<<Poésie d'un jour
" Une flottaison d'ondes dans les ombres bleues du soir"
Ph.Angèle Paoli
Les prairies lisses du désir fuyaient au loin
Se repoussant l'une l'autre :
Une grande prière monte et se creuse
Une flottaison d'ondes dans les ombres bleues du soir
Une immobilité géante qui ne condescend pas
Un rayon suprême transformant toute chose
Une magique baguette de la réversibilité
Car enfin c'est le printemps :
Arbres en fleurs et promesses de fruits !
Des lignes entrevues couraient coulaient
Comme rochers sous la mer
Comme songe des plus hauts oiseaux
C'était la note unique
L'arcane mystérieux
Archets de la musique et cordes dans le vent
J'entends encore ta voix, Musicienne,
La courbe de ton geste
Et ton regard penché !
Elle était là dans son être essentiel
Ciseaux de lune et litanies du vent
Elle sculptait d'innombrables visages
Qu'elle oubliait ensuite
Quand l'été feuillole de rires légers
Les gouttes de la musique avaient rallié
Son être : un semblant de sépulture
Mort la grande mort roses à l'envers
Soumis en elle aux fibres du Témoin
Les vagues rennes de l'ancien monde
S'agenouillèrent
Pas un chasseur à l'horizon.
Silvaine Arabo, Capter l'indicible, collection " Pour une terre interdite ", Rafael de Surtis.
En couverture : Balade en Saintonge : la Charente. Photo de Silvaine Arabo. 2021, pp.38,39,40
___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Silvaine Arabo par Jacques Basse
■ Voir aussi ▼
→ (sur Traversées, revue littéraire) une lecture d'Au fil du labyrinthe par Rome Deguergue
→ (sur Terre à ciel) une page sur Silvaine Arabo