<<Poésie d'un jour
" e lunghe sigarette di noia fumate " photo-collage G.AdC
Sacrificio
Calda estate, distante dal mare,
e lontane nuvole perlacee, belle, come la prima
volta che non ho saputo tenere il tempo
e lunghe sigarette di noia fumate
tutti i giorni sul retro di casa.
Negli occhi dei cari amici io,
come in uno specchio, tutto questo rivedo:
la cancellata disponibilità di sogni realizzabili,
la nera voglia di non fare niente
e quel poco di saggezza, per potersi
prendere in giro.
Ogni tanto li sento unire alle mie,
le loro grida di silenzio,
codarde, ma impavide che si ergono
tra le mura di grigi palazzi,
dove tutto, persino la speranza,
viene affittata a caro prezzo.
Sacrifice
Été brûlant, loin de la mer,
et lointains nuages perlés, beaux, comme la première
fois que je n’ai pas su garder le rythme
et les longues cigarettes d’ennui fumées
chaque jour derrière la maison.
Moi, dans les yeux d’amis qui me sont chers,
comme dans un miroir, je revois tout :
la disponibilité annulée de rêves réalisables,
l’envie noire de ne rien faire
et ce peu de sagesse, pour pouvoir
se moquer de soi.
Parfois, je les entends unir aux miens
leurs cris de silence,
lâches, mais impavides qui s’érigent
entre les murs d’immeubles gris,
où tout, même l’espoir,
est loué hors de prix .
Pietro Mallegni, Neurocidio, Limina Mentis, 2020 page 25, traduction inédite d' Irène Dubœuf