<<Poésie d'un jour
Je ne sais pas où retourner, ni même
si j'ai vraiment besoin de demeurer
quelque part.
C'est à partir de moi, et c'est pourtant
ma mesure qui est la plus indécelable.
Il y a ce qui remue à l'intérieur, je ne
sais pas si cela s'épuise de porter des
mondes, des hommes et des temps.
Je ne suis pas effrayée d'être hors
de toute question, mais effrayée de
posséder une langue.
Cet effort requis pour maintenir une
odeur de pluie alors que tout se lève,
mesurer l'envergure de silence dans
l'étendue de ma langue.
Sarah Intili, Près la première effraction, poésie, Rosa canina éditions, 2022, pp. 28, 29.
___________________________________________________________________________________________________________________________________ " Sarah Intili n'a de cesse d'être attentive à la rumeur continue de son enfance ancrée dans la terre sicilienne.
Habitée par les traces de premières rencontres entre elle-même et la langue, elle tente de restituer des itinéraires possibles de prises de parole, entre effroi et émerveillement d'approcher et d'accompagner cette langue.
L'écriture de la poésie lui permet de confronter à vif ce qui jusque-là demeurait à peine perceptible."
Suivant la note de → l'éditeur