Interlude II

Publié le 08 août 2008 par Frédéric Romano

Elle : C’est quoi ce truc !?
Moi : C’est Sigur Ròs… des Islandais…
Elle : Hum…
Moi : Ho ça va, je change !

De tous les objets et produits de consommation, il y en a un que j’aime plus que tout acheter, ce sont les disques. Peut-être est-ce parce que je n’en achetais jamais avant. Je me suis intéressé tard à la musique. Sans doute ai-je encore pour elle une espèce de candeur qui me rend tout chose, presque adolescent, lorsque je rentre chez moi avec un nouvel album.

Le dernier en date me comble d’une manière indescriptible. J’ai découvert Sigur Ròs il y a maintenant deux ans. J’ai tout de suite accroché à leur son profond, compliqué et mélancolique. J’y ai aussi très rapidement trouvé quelque chose de merveilleux, une sombre féerie dans leurs mélodies qui ne me laissait pas indifférent. De leur dernier opus, j’en sors très agréablement surpris. Je n’aurais jamais pu imaginer que les notes de Sigur Ròs puissent autant me faire sourire, danser, pleurer, réfléchir…

Med Sud I Eyrum Vid Spilum Endalaust est un voyage émotif fait de sons et de chants désormais typiques de ce groupe islandais. C’est une gentille drogue qui, l’espace d’un instant, me fait oublier l’horrible canapé sur lequel je suis allongé et le vieux plancher sur lequel il est posé. C’est un album qui, comme le Monde, à l’échelle d’un jour ou à celle d’une vie, commencera par vous amuser. Il vous emportera ensuite dans les vagues d’une mélancolie presque jouissive, tellement humaine, et vous plongera à mi-course dans une réflexion quasi religieuse, soutenue par un morceau symphonique transcendant. Il vous laissera ensuite un bref répit avant de vous emmener calmement vers la sérénité, le sommeil, cette petite mort…