Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 8,31-42.
En ce temps-là, Jésus disait à ceux des Juifs qui croyaient en lui : « Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ;alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. »
Ils lui répliquèrent : « Nous sommes la descendance d’Abraham, et nous n’avons jamais été les esclaves de personne. Comment peux-tu dire : “Vous deviendrez libres” ? »
Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : qui commet le péché est esclave du péché.
L’esclave ne demeure pas pour toujours dans la maison ; le fils, lui, y demeure pour toujours.
Si donc le Fils vous rend libres, réellement vous serez libres.
Je sais bien que vous êtes la descendance d’Abraham, et pourtant vous cherchez à me tuer, parce que ma parole ne trouve pas sa place en vous.
Je dis ce que moi, j’ai vu auprès de mon Père, et vous aussi, vous faites ce que vous avez entendu chez votre père. »
Ils lui répliquèrent : « Notre père, c’est Abraham. » Jésus leur dit : « Si vous étiez les enfants d’Abraham, vous feriez les œuvres d’Abraham.
Mais maintenant, vous cherchez à me tuer, moi, un homme qui vous ai dit la vérité que j’ai entendue de Dieu. Cela, Abraham ne l’a pas fait.
Vous, vous faites les œuvres de votre père. » Ils lui dirent : « Nous ne sommes pas nés de la prostitution ! Nous n’avons qu’un seul Père : c’est Dieu. »
Jésus leur dit : « Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez, car moi, c’est de Dieu que je suis sorti et que je viens. Je ne suis pas venu de moi-même ; c’est lui qui m’a envoyé. » Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Origène (v. 185-253)
prêtre et théologien
Homélies sur l'Exode, n°8 (in Lire la Bible avec les Pères, t. 2 Le Cycle de Moïse; trad. Sr Isabelle de la Source; Éds Médiaspaul 1990, p. 174)« Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libre »
« Je suis le Seigneur ton Dieu qui t'ai fait sortir de la terre d'Égypte, de la maison de servitude. » (Ex 20,2) Ces paroles ne s'adressent pas seulement à ceux qui jadis sont sortis d'Égypte ; elles s'adressent plus encore à toi qui les écoutes maintenant, si toutefois tu sors d'Égypte. (...) Réfléchis : les affaires de ce monde et les actions de la chair ne seraient-elles pas cette maison de servitude et, à l'opposé, la fuite des choses de ce monde et la vie selon Dieu ne seraient-elles pas la maison de la liberté, selon ce que dit le Seigneur dans l'Évangile : « Si vous demeurez dans ma parole, vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres » ? Oui, l'Égypte est la maison de servitude ; Jérusalem et la Judée, la maison de liberté. Écoute l'apôtre Paul déclarer à ce sujet (...) : « La Jérusalem d'en haut est libre ; elle est notre mère à tous » (Ga 4,26). Et, de même que l'Égypte, cette province terrestre, est appelée « maison de servitude » pour les enfants d'Israël en regard de Jérusalem et de la Judée, qui deviennent pour eux maison de liberté, de même, en face de la Jérusalem céleste qui est, peut-on dire, la mère de la liberté, le monde entier avec tout ce qu'il contient est une maison de servitude. Il y avait eu autrefois, en châtiment du péché, passage du paradis de liberté à la servitude de ce monde(...) ; c'est pourquoi la première parole qui ouvre les commandements de Dieu concerne la liberté : « Je suis le Seigneur ton Dieu qui t'ai fait sortir de la terre d'Égypte, de la maison de servitude ».