Introduction
Suite au témoignage de mon expérience avec ma belle-mère indienne (post), j'ai décidé de laisser la parole à d'autres françaises mariées à des Indiens. Et tu vas voir que les situations et les relations sont diverses et variées !
Mais d'abord, laisse-moi te brosser le tableau. Il existe autant de belles-mères qu’il existe de femmes. Néanmoins, la belle-mère indienne mérite son propre cliché. Je pourrais écrire un livre sur le sujet – je l’ai peut-être même fait ! – mais je me contenterai de quelques explications. La femme hindoue accomplit son devoir terrestre en mettant au monde un (ou des) fils. Voilà ce qu’on attend d’elle et ce qu’elle attend d’elle-même. Pour ce faire, elle va vivre dans sa belle-famille où elle doit obéissance et respect à ses aînés, c’est-à-dire surtout ses beaux-parents. Elle s’occupe d’eux, s’assure que tout le monde soit nourri, et que la maisonnée tourne. Qu’elle travaille ou pas à l’extérieur, elle ne doit pas négliger aucune de ses tâches familiales et ménagères. Elle doit supporter les frasques de son mari si ce dernier est imbu d’autorité, ce qui n’est pas rare dans une société patriarcales.
Quand on entend les femmes indiennes, elles supporteraient plutôt bien la situation, y étant préparées dès l’enfance. À vrai dire, beaucoup d’entre elles souffrent du joug du mari et/ou de la belle-mère. Surtout quand le fils se prend d’affection pour sa femme et qu’elle n’est plus la prunelle de ses yeux. Son plus bel amour, elle ne le trouve pas souvent dans le mariage arrangé – quoi que cela arrive – mais toujours avec son fils. Alors la nouvelle intruse, si elle est nécessaire, est parfois également vue comme une rivale. Ce qui ne simplifie pas les rapports quand tout le monde doit vivre sous le même toit, plus ou moins grand.
Évidemment, les choses se compliquent quand la belle-fille n’est pas indienne et souffre d’indépendance chronique. Les situations peuvent varier grandement selon plusieurs facteurs. Par exemple, c’est souvent plus tendu si c’est un Indien qui épouse une étrangère, car c’est la femme qui est en général dépositaire de la culture qu’elle transmet en élevant les enfants. Qu’une Indienne épouse un étranger, c’est déjà moins problématique, en général. Et puis cela dépend de l’endroit où le couple s’est formé et d’où il vit, et donc du degré d’ouverture du conjoint indien à une autre culture et celui d’exposition du conjoint non-indien à la culture indienne. Le mode de vie a également un impact qui peut varier – suivant du choix de vivre séparés ou ensemble. Enfin, chaque famille indienne a des espoirs plus ou moins nourris pour leur progéniture et est plus ou moins ouverte d’esprit. Il n’y a donc pas de règles, les relations avec la belle-mère peuvent changer du tout au tout. Je vous livre dans cette série quelques témoignages !