Derrière le rideau, il y avait la vie mais Cannelle ne regardait jamais derrière le rideau. Elle lisait et tout ce qu’elle lisait était pour elle la vie. La vie comme des pages tournées, des mots dévorés, des lignes suivies des yeux, des phrases ingérées, des paragraphes avalés, des chapitres goulûment bus.
La vie comme un livre qu’on referme pour prendre un peu de repos. La vie comme un livre qu’on range dans la bibliothèque pour en prendre un autre.
Derrière le rideau, il y avait la vie irréelle plus que la vie imaginaire des personnages de roman ou que la magie poétique.