Je ne m’adresse pas ici à celles et ceux qui, par conviction ou par jeu, votent déjà Le Pen, histoire de voir, de casser le fameux « système » : comme l’a dit Ariane Mnouchkine dans une interview pour Télérama, « on n’essaie pas le fascisme ».
Je m’adresse en revanche à celles et ceux qui, comme moi, ont voté à gauche, souvent Mélenchon, par haine de Le Pen et par refus d’un deuxième mandat Macron. Celles et ceux qui, demain, de colère, pourraient être tentés par l’abstention ou le vote blanc. Les deux sont certes comptabilisés désormais à part, mais, si cela nourrit les statistiques et les commentateurs politiques, cela ne change rien au résultat final. La constitution ne prévoit pas de seuil minimal de votes exprimés pour désigner le vainqueur. Et donc, même si le vote blanc l’emporte, il y aura quand même un quidam à l’Elysée. Un Macron peut-être, ou une Le Pen plus sûrement encore, car ses soutiens sont nombreux. Le fascisme a gangrené mon pays de manière forte. Le pire n’est alors plus impossible.
Il n’y a donc plus qu’une possibilité, peste mâtinée de choléra peut-être, mais c’est la seule solution : le vote Macron reste la seule issue possible. N’oublions pas juin et les législatives. Rêvons d’une union de la gauche, et pourquoi pas d’une cohabitation, un truc à l’ancienne qui rééquilibrerait les pouvoirs : le pouvoir législatif qui renouerait avec ses prérogatives puisque l’exécutif serait coupé en deux. Ce n’est pas de la nostalgie, c’est de la survie.