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Je dis ça…

Publié le 27 avril 2022 par Ivanoff @ivanoff

La promesse matinale d’une journée ensoleillée me donne de l’énergie à n’en plus savoir qu’en faire, le jardin me réclame tandis que la fraicheur d’une nuit encore scintillante de gel me retient bien au chaud. La nature m’est une source d’inspiration qui ne tarit jamais. Il fut un temps où ma jeunesse, que j’ai vécu comme bien d’autres, à toute vitesse, parce que ce temps là me paraissait éternel, m’a empêchée de m’attarder plus que cela sur la beauté de mon environnement. Il faut un peu d’âge pour prendre son temps, découvrir combien sont précieux ces instants et cette nature.

Le jardin est devenu comme un membre de ma famille, sa compagnie me plait autant qu’il semble ravi du soin que je prends de lui. Les beaux jours s’empressent de proposer semences et plantations, l’envie de colorer la terre sèche des fleurs qui lui donneront meilleure mine me taraude aux premiers rayons, alors qu’il faut encore raison garder et se contenter d’éradiquer toutes les herbes folles qui ont pris la place des floraisons de l’année passée.

Ce réveil printanier va de pair avec le regain de vigueur qui nous pousse au fameux ménage du même nom et autres efficacités de saison ! La chance de vivre dans une maison entourée de verdure oblige, mais le retour satisfait qu’elle nous offre n’a pas son pareil ! Dans la véranda s’épanouit une orchidée qui chaque printemps célèbre le retour des beaux jours. Bientôt seize ans qu’elle ne faillit pas à la tradition et que je l’en complimente d’un arrosoir plein de fraicheur et de fortifiants.

Le remue-ménage de la récente élection présidentielle n’a pas perturbé la pousse de l’herbe, ni la floraison des arbres, doucement la verdure reprend sa place sans se soucier de qui aura gagné ou perdu… Cependant sous la menace lancinante de ce peu de cas des aléas climatiques dont font preuve nos dirigeants…

Mes compatriotes me semblent entretenir une curieuse propension à ne jamais se satisfaire de rien. Quand un élu l’est nettement, celui qui ne l’est pas considère avoir pour autant obtenu une victoire extraordinaire, les deux camps, qui, n’auraient voté que « par défaut », persuadés qu’ils sont d’être bernés ou incompris, projettent aussitôt des actions pour contrer celui qu’ils ont, peu ou prou, remis aux affaires. Ils s’accordent alors pour se persuader que ceux dont ils n’ont pas voulu seraient absolument parfaits pour équilibrer les forces en place, moi je dis « saper » les efforts planifiés par celui qu’ils ont pourtant confirmé… Se laisse t’on simplement un peu de temps pour en juger ?… La colère est toujours mauvaise conseillère, les arguments tout aussi discutables d’un côté comme de l’autre, le vocabulaire imprécis quand il n’est pas outré pour définir des évènements qui se satisferaient de moins d’excès. Mes fleurs, bien abritées, au calme dans leur écrin coloré, sous les rayons balbutiants d’un printemps nouveau, n’en pensent pas moins, mais habituées à la devise de la nature « chaque chose en son temps », attend avec sagesse celui de se rebeller. Elles regardent les nuages glisser, écoute la brise nettoyer les allées, laisse vaquer vermisseaux, abeilles laborieuses et autres diligents acteurs de leur épanouissement, puisqu’elles peinent à s’imaginer contester ce qui n’a pas encore été fait…

Les réseaux de toutes parts font la part belle aux « experts » en la matière, notre époque subit plus qu’elle ne profite de la loi de l’immédiateté, et laisse la porte grande ouvertes à une cacophonie peu propice à tout raisonnement « intelligent »(j’entends par là porteur d’élaborations constructives), les avis, s’ils ne sont pas partagés deviennent sources d’invectives, les échanges impossibles, comment, dans ce capharnaüm travailler sereinement à l’amélioration des choses ?

Les reproches sont la plupart du temps péremptoires, sans laisser la possibilité d’une réponse argumentée, celui qui n’a pas eu à décider aurait forcément mieux fait… Je me demande bien pourquoi tous les « y’avait qu’à » n’ont pas proposé leur solution parfaite AVANT… Il faut sans doute un peu d’humilité et de bienveillance pour octroyer un droit à l’erreur, à l’hésitation réfléchie, tout ce « bruit » couvre ce qu’on pourrait entendre, celui ou celle qui crie le plus fort aura raison au détriment de tous les autres… Mais, holà, c’est mon jardin hein, qui dit ça…


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