Je me promenais l’autre jour de blog en blog. Parcourant le journal cocooning-ement correct d’une fée du logis, je m’interrogeais : qui est-ce que cela intéresse, les affres dans lesquelles se plonge une maîtresse de maison confrontée à la terrible question du choix du nouveau papier peint pour la chambre de la petite dernière, ou bien encore ses dissertations à n’en plus finir sur le rapport qualité-prix des carottes dans les divers hypermarchés ? A part sa mère et sa meilleure copine, vraiment je ne vois pas… J’imagine qu’elle n’a pas le téléphone pour le leur raconter, et que c’est pour ça qu’elle nous en fait profiter ! Il faudrait lui dire que pour étaler sur internet sa vie quotidienne à destination de ses copines, il y a des solutions techniquement bien plus pudiques que ces tranches publiques d’exhibitionnisme domestique auto-satisfait.
Rien que l’idée des conséquences que pourrait avoir la diffusion planétaire de telles informations sur la vie de ma petite famille me remplit d’effroi. Et si le patron de Gaston lui demandait un lundi matin comment était la tarte-fine-au-chocolat-et-au-gingembre que j’ai servie à nos invités le samedi soir précédent ? Et si un type mal intentionné se mettait en tête de venir chercher chez moi le chandelier de famille qui décore la toute nouvelle desserte que j’ai achetée pour le salon et dont j’ai négligemment mis la photo en ligne ?