Fernando Pessoa / Le Gardeur de troupeaux

Publié le 10 mai 2022 par Angèle Paoli


Et pour la première fois dans l'Univers
Je remarque que les papillons n'ont ni couleur ni mouvement
Pas plus que les fleurs n'ont de parfum ni de couleur.
C'est la couleur qui est couleur sur les ailes du papillon.
Chez le papillon, c'est le mouvement qui est mouvement.
C'est le parfum qui est parfum dans le parfum de la fleur.
Le papillon n'est qu'un papillon
Et la fleur n'est qu'une fleur.


Fernando Pessoa, Le Gardeur de troupeaux, XL, poème d'Alberto Caeiro, avec des variantes inédites, Éditions Unes, 2018, s.f. Nouvelle traduction du portugais par Jean-Louis Giovannoni, Rémy Hourcade et Fabienne Vallin. La vignette de couverture est de Almada Negreiros.