Isabelle Lévesque / Je souffle, et rien.

Publié le 31 mai 2022 par Angèle Paoli

alors pourquoi ne pas tendre la pierre,
toi premier par la voix qui me traverse ?
La Seine élargie inscrit ton pas sur le sol
blanc comme la porte.

fossile, outrage, membres serrés fort,
ne suffit pas
que debout tu t'éloignes. L'horizon,
berceau d'apparence, redresse ton ombre
dans ma voix
même risque si tu-

lapidaire encoche
dans le calcaire.


N e t'éloigne pas, l'ombre te devance,
elle trace tes pas, sans cesse accroissant
le vertige de craie ( ne te retourne pas).
Tu tiens si loin sur la devise suspendue :
les deux derniers mots, encore une lettre
et tu tomberas.

Si la Seine t'emporte - tu rejoindras la mer.

Ne t'éloigne pas. Ici comble ta loi
D'apparences contraires.
Les aphorismes brisés seront ta cendre
et nous te regarderons marcher
sur le fil facétieux du passé. [...]

au bord de Alors
M oitié perdu, moitié couru : savait
sa fin, sa soif et le perçu vif du passé
dans sa trace. Rouge, hésite
plus.
cœur perdu planté dans la fleur fanée. Est-elle tombée plus loin que chacun pour soi ?
Elle vit, recomposée d'instants-pétales.

À mes pieds la fleur orangée triomphe,
le ciel est son captif noir.
Bleu sur mes doigts : tout est passé,
seule elle avance en terre.

Je t'appelle et chevauche la nuit des temps :
Restée loin, regardant perdu l'horizon
qui tremble à midi, j'ai posé
quelques gouttes de rosée.

-Serait-ce au matin l'aveu rouge
d'une promesse lointaine
sous le pommier qui fleurit ?

je recompose

postface de Jean-Marc Sourdillon. Isabelle Lévesque, IV, " Ne t'éloigne pas, mon ombre fragile te suit " in
Je souffle, et rien. Peintures de Fabrice Rebeyrolle ;
L'Herbe qui tremble 2022, pp.90, 91, 92, 93, 95, 96.

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(lecture de Jean Marc Sourdillon)→ → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → → →
ISABELLE LÉVESQUE [Oh, ce désordre de disparaître !] (extrait de Nous le temps l'oubli)
C'est tout c'est blanc
→ [Entends, c'est jour, la forme aimantée du point] (poème extrait de Ravin des Nuits que tout bouscule)
Chemin des centaurées (lecture de Pierre Dhainaut)
Chemin des centaurées (lecture d'AP)
→ Mai | La Ronde (extrait de Chemin des centaurées)
→ [Les feuilles envolées du peuplier] (extrait d' En découdre)
→ [Nous vaut la force courant le vent] (poème extrait de Va-tout)
→ [Oh, ce désordre de disparaître !] (poème extrait de Nous le temps l'oubli)
Nous le temps l'oubli (note de lecture d'AP)
Ossature du silence (note de lecture d'AP)
→ [Ouvre et lis entre les lignes] (poème extrait du Fil de givre)
Le Fil de givre (lecture d'AP)
Le Fil de givre
→ [Peine singulière] (poème extrait d'Un peu de ciel ou de matin)
Ravin des Nuits que tout bouscule (note de lecture d'AP)
→ [Les serments] (poème extrait de Le tue braccia saranno)
Va-tout (note de lecture de Jean-Louis Giovannoni)
→ Pierre Dhainaut | Isabelle Lévesque | L'origine de l'écriture | [Si léger... tu cours] (extraits de La Grande Année)
→ Pierre Dhainaut | Isabelle Lévesque, La Grande Année (lecture d'AP)
→ (dans l'anthologie poétique Terres de femmes) Territoire
→ (dans la galerie Visages de femmes) le Portrait d'Isabelle Lévesque (+ un poème extrait de Va-tout)
→ (sur le site de la revue Terre à ciel)
→ (sur La Pierre et le Sel)
→ (sur Recours au Poème)
→ (sur Recours au Poème)
■ Notes de lecture (55) d'Isabelle Lévesque
sur Terres de femmes
Max Alhau, Les Mots en blanc
Marie Alloy, Cette lumière qui peint le monde
Gabrielle Althen, Soleil patient
Edith Azam, Décembre m'a ciguë
Gérard Bayo, Jours d'Excideuil
Mathieu Bénézet, Premier crayon
Véronique Bergen, Hélène Cixous, La langue plus-que-vive
Claudine Bohi, Mère la seule
Laure Cambau, Ma peau ne protège que vous
Valérie Canat de Chizy, Je murmure au lilas (que j'aime)
Fabrice Caravaca, La Falaise
Jean-Pierre Chambon, Zélia
Françoise Clédat, A ore, Oradour
Colette Deblé, La même aussi
Loïc Demey, Je, d'un accident ou d'amour
Sabine Dewulf, Et je suis sur la terre
Pierre Dhainaut, Après
Pierre Dhainaut, Ici
Pierre Dhainaut, Vocation de l'esquisse
Pierre Dhainaut, Voix entre voix
Armand Dupuy, Mieux taire
Armand Dupuy, Présent faible
Estelle Fenzy, Rouge vive
Bruno Fern, reverbs phrases simples
Élie-Charles Flamand, Braise de l'unité
Aurélie Foglia, Gens de peine
Philippe Fumery, La Vallée des Ammeln
Laure Gauthier, kaspar de pierre
Raphaële George, Double intérieur
Jean-Louis Giovannoni, Issue de retour
Sabine Huynh, Les Colibris à reculons
Sabine Huynh, Kvar lo
Lionel Jung-Allégret, Derrière la porte ouverte
Mélanie Leblanc, Des falaises
Gérard Macé, Homère au royaume des morts a les yeux ouverts
Jean-François Mathé, Retenu par ce qui s'en va
Dominique Maurizi, Fly
Dominique Maurizi, La Lumière imaginée
Emmanuel Merle, Dernières paroles de Perceval
Nathalie Michel, Veille
Isabelle Monnin, Les Gens dans l'enveloppe
Cécile Oumhani, La Nudité des pierres
Emmanuelle Pagano, Nouons-nous
Hervé Planquois, Ô futur
Sofia Queiros, Normale saisonnière
Jacques Roman, Proférations
Pauline Von Aesch, Nu compris
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site de la revue Texture) une recension de Voltige ! par Jean-François Mathé une recension de Voltige ! par Claudine Bohi Isabelle Lévesque, de la terre à la lumière, par Pierre Kobel une notice bio-bibliographique sur Isabelle Lévesque trois lectures de Voltige !, par Hervé Martin, Marie-Hélène Prouteau et Lucien Wasselin

Source
■ Isabelle Lévesque
sur Terres de femmes