Résumé de l’épisode précédent :
La jeune et superbe BritBrit se rend seule mais magnifiquement vêtue, au mariage de sa petite cousine Charlène avec Louis.
Entre des parents au bord du divorce, mais qui ne se sépareront jamais, une grand-mère qui rêve de la voir enfin épouser un riche homme d’affaires, un neveu drug addict, une cousine sexuellement délurée et un Oncle Georges porté sur la bouteille, comment BritBrit trouvera-t-elle le courage de finir la journée sans appeler d’urgence son psy ?
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Les mariés sortent de l’Eglise apparemment très heureux.
Mon oncle Georges et mon père sortent du bar-PMU très heureux eux-aussi. Ils entament en cœur dans une mélodie approximative « Tomber la chemise ». en faisant mine de déboutonner la leur.
Valentine me demande si Charlène est déjà « décapsulée » parce qu’elle fait coincée du cul avec sa bouche en cul de
poule.
« Cul », « bouche », il n’en fallait pas plus pour faire ricaner mon graveleux beau-frère dont le QI ne dépasse pas la taille basse de son pantalon.
Mon frère arrive en retard avec encore une nouvelle conquête, la septième depuis le début de l’année.
Ceci dit, pour nous cela ne change rien, le profil de l’accompagnatrice étant toujours le même , blonde peroxydée à « belle gorge » (minimum accepté 90 D). Je décide de l’appeler
Pamela comme toutes les autres. Cela permet :
- d’évite les erreurs de prénom malencontreuses,
- de donner l’impression à la blonde que je suis de connivence avec elle : « Comment tu sais que j’adôôôre Pamela A. ? ». Heu, comme ça…
En guise de présentation, et c’est un rituel, mon frère l’embrasse à pleine bouche.
Ma grand-mère trouve que c’est beau une jeunesse qui s’aime « n’est-ce pas BritBrit ? ».
« Dites sexy »
Il est l’heure de prendre la pose pour une magnifique photo de groupe, tous entassés les uns sur les autres sur des gradins improbables. Je ne peux m’empêcher de penser que nous sommes à deux doigts d’un Furiani bis, tellement les planches en bois sont bringuebalantes.
- Toujours du mauvais esprit Brit, me lance ma mère le regard noir.
Le photographe officiel s’égosille pour réunir toute la famille devant l’objectif. Il commence à me fatiguer. Je prends donc un Guronsan en catimini avant de retrouver Romain derrière un tilleul et d’entamer la séance de torture.
Au loin, j’entends ma jeune sœur – 24 ans, mariée, trois gosses - hurler. Sa petite dernière, Manon, vient de salir sa jolie robe de demoiselle d’honneur :
- Et qui c’est qui va être moche sur la photo hein ?
- C’est toi maman ! répond la lucide enfant.
C’est vrai qu’une bonne vue suffit à faire cette constatation.Entre sa robe en satin couleur moutarde, ses chaussures d’un autre siècle et ses mèches Belle Color Prune d’automne, elle a le look aussi affûté que celui de Véronique Genest.
La grand-mère du marié chute lourdement de la première marche. Elle saigne du genou, mais apparemment elle n’a rien de suffisamment grave qui puisse compromettre l’immortalisation de ce jour inoubliable. Pour une fois, le troisième âge ne fera pas chier.
« Tout le monde dit « sexy ».Vous aussi, la petite boulotte du 2ème rang » hurle le photographe en me désignant du doigt. Je me venge en tournant la tête d’un côté ou de l’autre dès qu’il déclenche l’appareil. Valentine se met légèrement de ¾, cambre son dos et met son index dans la bouche ce qui, de son avis, lui donne une allure très glamour. Sa mère la somme d’arrêter de faire la fille de joie. Valentine ne comprend pas l’expression et continue de plus belle parce que oui, c’est une fille pleine de vie.
Clic-Clac, c’est dans la boîte !
Tout le monde applaudit et descend joyeusement les gradins. Dans la cohue, je me retrouve la tête sous l’aisselle d’un grand et gros oncle. Super, mes cheveux sentent la transpiration…
La mariée râle parce que sa traîne de princesse a des empreintes bien marquées de pieds, dont une trace de rangers ( ?). Bien fait pétasse !
La grand-mère amochée du genou se plaint de plus en plus.
Il faut dire que sa jambe a triplé de volume et saigne de plus en plus abondamment. Le marié, médecin de son état rappelons-le, dit que ce n’est rien et que les vieux ont toujours l’habitude d’en faire trop.
J’ai très chaud. Je décide d’aller au bar-PMU pour boire un petit remontant (réconfortant ?) à base de Rhum et de Coca. Oncle Georges et papa m’accompagnent au prétexte qu’on ne laisse jamais un membre de la famille tout seul. C’est ça, l’esprit patriarcal !
A suivre…
Crédit photo : Raphael Goetter via Flickr