petites Cyclades peintes
puisque les fleurs se mangent
oubliez ce rocher rouge
sa vérité furtive
comme ses reflets centrifuges
loin de la mouche à viande des génocides
service d'argenterie
ce thé sur les terrasses
je n'ai pas oublié tu traduisais
c'est ton image qui ce soir revient
ne sachant toujours pas dans quelle terre
reposent tes ossements
un peu de lumière
jetée sur de l'ombre
qu'aurais-tu dit
qu'aurais-tu fait
nom de dieu qu'ls la ferment
voilà sans doute ce que tu aurais dit
chaque gosier est un sépulcre ouvert
plus garçon pas encore fille
tu étais celle qui riait le plus fort
grand battement cambré et chute
ombre déconcertante
des figuiers
quelques épineux
est-ce toi qui nous avais présenté
cette fille qui dormait les yeux ouverts
l'arbre vivant deviendra un arbre mort
une extinction continuelle
bien contraire aux métaphores absolues
toi qui si longtemps
n'habitais plus la même adresse
changement de sexe
suivent les saisons
regarder observer le monde
on s'y emploie
bain de prose
le vent souffle
corps d'encore garçon
dans une moitié de fille
un volet claque à l'étage du haut
sentir la voix de Djuna Barnes
trouver la tienne
ce que tu t'employais à faire
des jours entiers étendu
à écouter
Morton Feldman
Cathy Berberian
un non-faire dont j'étais incapable
aucune photo retrouvée de toi
elle est devenue quoi
cette robe égyptienne
dans laquelle tu te déplaçais nu
c'est toi qui me l'avais appris
The book of repulsive women signifiait
trouble dans les astres
révélation si éclairante pour aujourd'hui.
"elles guerroient les amazone s dans leurs petites armures peintes"
Liliane Giraudon, "Déchirablement " in Polyphonie Penthésilée, , P.O.L, 2021, pp.131,132,133.
♦ Liliane Giraudon parle longuement de la construction de son ouvrage → sur Youtube
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