Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 16,12-15.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître.
Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.
Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. » Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022)
moine grec
Hymne 21 ; SC 174 (Hymnes (XVI-XL), tome II; trad. J. Paramelle et L. Neyrand; Éd. du Cerf, 1971; p. 147, rev.)« Tout ce qui appartient au Père est à moi »
Tu as brillé, tu as manifesté comme lumière de gloire la lumière inaccessible de ton essence, Sauveur, et tu as illuminé une âme plongée dans les ténèbres. (...) Éclairés par la lumière de l'Esprit, les hommes regardent le Fils, ils voient le Père et adorent la Trinité des Personnes, le Dieu unique. (...) Car le Seigneur [Christ] est l'Esprit (2Co 3,17), Esprit aussi Dieu, le Père du Seigneur, bien sûr un seul Esprit, car il n'est pas divisé. Celui qui le possède, possède vraiment les trois mais sans confusion. (...) Car le Père existe et comment sera-t-il le Fils ? Car il est inengendré par essence. Il y a le Fils et comment deviendra-t-il Esprit ? L'Esprit est Esprit — et comment apparaîtra-t-il Père ? Le Père est Père, parce qu'il engendre sans cesse. (...) Le Fils est Fils parce qu'il est sans cesse engendré et il a été engendré avant tous les temps. Il sort sans être coupé de sa racine. Mais il est à la fois à part sans être séparé et tout entier un avec le Père qui est Vivant, et lui-même est Vie et donne la vie à tous (Jn 14,6; 10,28). Tout ce qu'a le Père, le Fils aussi. Tout ce qu'a le Fils, le Père l'a de même. Je vois le Fils, je vois aussi le Père. On voit le Père en tout semblable au Fils, sauf que l'un engendre et que l'autre est sans cesse engendré. (...) Comment le Fils sort-il du Père ? Comme la parole sort de l'esprit. Comment en est-il séparé ? Comme la voix l'est de la parole. Comment prend-il corps ? Comme la parole que l'on écrit. (...) Comment donner un nom au Créateur de tout ? Noms, actions, expressions, tout est venu au monde sur l'ordre de Dieu car il a donné leurs noms à ses œuvres et à chaque réalité son appellation propre. (...) Mais son nom à lui, on ne l'a jamais connu si ce n'est « Dieu inexprimable », comme dit l'Écriture (cf Gn 32,30). S'il est donc inexprimable, s'il n'a pas de nom, s'il est invisible, s'il est mystérieux, s'il est inaccessible, seul au-delà de toute parole, au-delà de la pensée non seulement humaine mais aussi celle des anges, « il s'est donné l'obscurité comme un refuge » (Ps 17,12). Tout le reste ici-bas appartient aux ténèbres mais lui seul, comme la lumière, est en dehors des ténèbres.