Le voici ce poème qui venait me dire des choses que je ne pouvais comprendre puisqu'elles me parlaient de ce qui n'était pas encore arrivé et qu'en conséquence je ne pouvais ni l'écrire ni le nommer :
A l'opposé du monde
Où est mon père ce soir, mon frère où est-il et mon ami que fait-il ? Viendront-ils, je les attends. Mon costume est sur le cintre, allongé sur le lit. Mes chaussures sont cirées et vides au pied du lit. Je me suis lavé, je me suis rasé et je suis assis au bord du lit. Mon père sait-il qu'il doit venir ? Mon frère sait-il que je l'attends ? Et mon ami passera-t-il pour que nous allions côte à côte ? Père lève toi, il est l'heure. Frère réveille toi, nous serons en retard. Ami aide moi, ils sont si lourd dans le sommeil.
Il fait froid ce soir mon fils. Frère je grelotte. Ami tiens moi la porte. Un dernier plis à effacer, des cils une brume à gommer, aux lèvres ma cigarette. Père tenez vous bien, frère ne vous éloignez pas, ami nous pouvons y aller. Ce soir la vie n'a pas plus de poids que l'éternité et vaste comme votre regard clair, s'allonge devant nous dans l'espace de nos chemins réparés.