Quelque soit le piédestal sur lequel vous auriez pu être installé, ou les lauriers qu’on aurait pu vous tresser, Monsieur, (mais vous aussi Madame, quoique cet erreur de la nature soit plus fréquemment masculine, allez savoir pourquoi….) votre lâcheté vous en fera définitivement dégringoler… Et c’est en vous vautrant lamentablement dans la poussière que vous aurez mordu avant que d’en laisser derrière vous la fugitive trace, pauvre inconsistant que vous êtes, que celles ou ceux que vous n’avez pas eu le courage d’affronter, ne daigneront pas vous dire votre fait, cette fois-ci non par faiblesse, mais par simple charité, fut elle teintée d’un mépris que vous n’aurez pas manqué de palper, car si vous êtes flasque et désossé, vous n’êtes pas stupide, et la plupart du temps bien conscient de votre incapacité à vous redresser…
Si la fuite vous évite la confrontation, ne fusse t’elle que vétilles, elle vous oblige dès lors à bien des contours et détours pour ne pas risquer de croiser l’objet de votre pétoche… Au moins garderez-vous frais et dodus vos mollets, ce qui vous donne un avantage non négligeable pour vous débiner de plus en plus vite ! Quel gâchis avouez-le, que ce penchant curieux pour la débandade, quand la nature vous avait, la plupart du temps, doté de talents que, faute de courage encore, vous n’avez jamais exploité, si ce n’est quand ils flattaient votre image…
Sur la simple apparence est bien fou qui se fonde, mais vous gagnez là un temps précieux avant que démasqué, vous deviez aller vous ravitailler à d’autres râteliers… Car lâche vous êtes et n’accordez de prix à rien de ce qui vous condamnerait à être fiable, c’est à vous qu’on peut s’adresser quand on n’a besoin de rien… Vous excellez dans la neutralité, aux amis vous préférez le repli qui vous met à l’abri, et vos amours inaboutis sont le reflet de vos illusoires engagements ! Au fond, c’est de vous-même dont vous avez peur, de votre incapacité à choisir ou à décider, votre frousse vous prive de toute forme de spontanéité. Vous n’avez pas la carrure !
Triste mine vous avez, comment d’ailleurs vous réjouir d’être à ce point désarticulé, voyez cependant du côté des chapiteaux, des théâtres de marionnettes, il arrive qu’ils embauchent des pantins !