Me he perdido muchas veces por el mar
con el oído lleno de flores recién cortadas,
con la lengua llena de amor y de agonía.
Muchas veces me he perdido por el mar,
como me pierdo en el corazón de algunos niños.
Je me suis souvent perdu sur la mer,
l'oreille pleine de fleurs récemment coupées,
la langue pleine d'amour et d'agonie.
Souvent je me suis perdu sur la mer,
comme je me perds dans certains cœurs d'enfants.
Comme je me perds dans certains cœurs d'enfants,
Je me suis souvent perdu sur la mer.
Insoucieux de l'eau, je cherche
une mort de lumière qui me consume.
Federico Garcia Lorca, Divan du Tamarit (1931-1934) suivi de Sonnets de l'amour obscur (1935),
Préambule et traduction de l'Espagnol par Laurence Breysse-Chanet, La Rumeur libre Éditions, 2022, pp.56,57