Dernières lignes droites...

Oufffff ! J’ai tout fini dans les temps.

Limite, limite, mais j’ai fait durant mon temps libre sans mes filles tout ce que j’avais prévu de faire, et même un peu plus.

L’armoire est arrivée de Paris à 12h30, ce jour. Le chauffeur du camion attendait sagement en nettoyant son carrosse avec application en crachant sur un morceau de sopalin (véridique). Drôle d’entrée en matière vous avouerez, et un peu inquiète quant à l’état de ladite armoire, en espérant qu’il n’ait pas passé autant de soin à l’astiquer !!!!!

Il attendait le monte-charges.

Il faut savoir qu’en Belgique les ascenseurs sont conçus pour ne monter que 2 personnes ou 3 s’il y a un bambin, guère plus. Les escaliers ne sont utilisables que de profil, ça laisse peu de place pour meubler son chez-soi autrement que par les fenêtres…

Au vu de la conversation et des postillons que ne pouvait s’empêcher de sécréter ce chauffeur, je décide d’aller attendre ledit appareil chez moi…

Une bonne demi-heure plus tard, Mme O* organisatrice plus que désorganisée dudit déménagement qui coure depuis un bon mois déjà avec un raté désorganisé par son époux qui tentait vainement de faire couler la boîte… Elle me demande si le chauffeur est là. Je lui réponds que oui. Elle me dit qu’il était sensé l’appeler car c’est elle qui doit prévenir le monte charges…

Ah ! Ben on aurait pu attendre longtemps !!!…

Le monte-charges arrive, il se gare après que j’ai demandé à un voisin de bouger sa voiture, et il s’installe le long de l’immeuble. Je suis quand même au 8^ème étage, j’ai le vertige et je me sens presque mal en imaginant ma belle armoire sur la plateforme du monte charges. Je ne parviens pas à ôter une image de mon esprit : cette armoire enfin là mais en mille morceaux sur le goudron…

Le vent vient de se mettre à souffler…

Mais ils savent ce qu’ils font, en deux temps trois mouvements, voilà mon armoire sise au bon endroit…

Donc Armoire : gérée… On peut oublier. Au moins le transfert en lui-même. Il reste encore à se faire rembourser par mon bureau des Droits et privilèges ce qui, à mon avis, ne sera pas une mince à faire… Etant donné qu’il me fallait présenter 3 devis contradictoires et que je ne suis parvenue à en obtenir que 2 après des jours de pleurs interminables !!!

Les plaques d’immatriculation : fin de semaine, c’est réglé. Ensuite, il me reste à mon retour à les poser… Puis à contacter l’assurance précédente du véhicule pour la résilier et payer quand même la franchise que je dois encore…

Demain, donc, je vais pouvoir prendre mon train tranquille, traverser le pays jusqu’à mon cher Sud, jusqu’à cette maison qui m’a vu grandir, celle qui est devenue ces dernières années un vrai havre de paix dans le tumulte de ma vie qui foutait le camp.

Là, j’y retourne enfin apaisée. Il s’est passé une année. Une année pour tout régler, et revenir tellement mieux, après la promesse faite à ma mère de ne pas « passer un nouvel été dans cet état ».

Maman, j’ai tenu promesse.

Je renais des cendres éparpillées l’an dernier, dans un dernier souffle avant ma fuite à Bruxelles… Je vais être de nouveau là, respirant les pins de ma jeunesse, écoutant les cigales à m’en rendre sourde, savourant chaque seconde sans un combat incessant de mon cœur et mon esprit… La sérénité, le calme, les vacances…

De nouveau là, « comme avant », mieux que toujours, prête à prendre les forces nécessaires pour la dernière ligne droite qui s’annonce avant de retrouver définitivement ce nom de jeune fille mis entre parenthèses pendant 7 ans. Pour mettre le passé, à l’imparfait…

Demain, je retrouve « les miennes », nos amours de petites filles que j’ai laissées en vacances il y a 6 semaines. Requinquées par leur bol d’air, la présence de leurs grands-parents et plus que tout de leur papa.

Enfin le retour, enfin les retrouver, enfin les embrasser, les admirer, boire leurs mimiques, leurs baisers, leurs sourires et leurs paroles. M’enivrer de leur odeur de grands bébés. Refaire battre la chamade à mon cœur de maman.

Dernière ligne droite avant demain.

Dernière soirée Dr House, derniers « restes » à cuisiner, puis frigo à vider, poubelles à jeter, bagages à boucler...

Dernières averses à essuyer…

Et, me voilà !!!!