Je veux rêver un impossible rêve, je suis prête à porter le chagrin des départs s'il le faut, mais je ne veux pas abandonner. Je
veux brûler d'une possible fièvre, dévorante et passionnée, et surtout, surtout, je veux partir où personne ne part, quelque part où mes idéaux prendront corps et où il n'y aura que le monde et
moi. Tant pis si je dois aimer jusqu'à la déchirure, tant pis si c'est trop ou si c'est mal, tant pis si c'est perdu d'avance, tant pis si c'est démesuré ou trop grand pour moi. Je n'ai ni force
ni armure, rien pour me défendre, rien pour attaquer, mais il me faut tenter, au moins tenter, juste une fois, il me faut tenter d'atteindre l'inaccessible étoile, cette étoile que je regarde les
pieds dans le caniveau et que je veux décrocher. Parce que je ne peux pas vivre autrement. Parce je n'accepte pas de vivre autrement.
Telle est ma quête : suivre l'étoile. Peu m'importe mes chances, peu m'importe le temps ou ma désespérance, peu m'importe la platitude de la vie. Je lutterai, encore et toujours, sans me poser de
questions, sans même prendre de repos, parce que je veux pas fermer les yeux. Et je l'avoue, je pourrais me damner, me damner pour l'or d'un mot d'amour, on dira que c'est vraiment trop, on dira
que c'est vraiment mal mais... C'est ma quête. Je brûle, encore, toujours, je cours après mes rêves pour que la réalité les rattrape, j'ai soif de beauté et de découverte. Et je brûle, je brûle
encore, même si j'ai déjà tout brûlé. Oui, je brûle encore, même trop, même mal, je brûle encore. A m'en écarteler, à m'en écarteler pour atteindre l'inaccessible étoile.
Librement inspiré de la chanson de Jacques Brel, La quête.