Avant le sujet, un trop-plein. Il ne s'agit pas du livre que vous voyez, celui-là il est formidable!
Il faut quand même que je le dise, même si ce n'est pas bien de commencer par du négatif. J'ai râlé, j'ai péroré, j'ai déblatéré contre un livre paru en 2021 (que je ne vous montre surtout pas pour ne pas trop le faire exister), mais que je n'ai vu que cette semaine. Le pire cas que je connais : sur la couverture, un titre de trois lignes en anglais; à l'intérieur, une dédicace en anglais, des citations en anglais... et les sous-titres des poèmes en anglais... jusqu'à la page 17! Pourtant oui, les poèmes sont bel et bien en français. Grrrr!
Comme je me suis déjà exprimée sur ce sujet qui me hérisse au plus haut point dans le billet du 30 août, je passe à ce qui, ces jours-ci, me réjouit, ravit mon esprit, s'adresse à mon cœur.
Pays littéraires du Québec qui date de 1998. Moi qui aime voyager en cherchant les traces de tel ou tel écrivain, en visitant les lieux avec leurs mots, comment suis-je passée à côté de ce livre toutes ces années? L'auteure, Denise Pérusse, s'exprime ainsi en parlant de son livre : " [...] j'ai sillonné le vaste territoire québécois pour repérer les sentiers ouverts par nos écrivains. Remonter aux sources de leur inspiration, mettre en lumière le décor, le cadre qui a titillé leur fibre littéraire et surtout donner au lecteur d'ici et d'ailleurs l'envie de découvrir le Québec à travers leurs œuvres. "
Un livre à emporter, à laisser tout près de soi quand on traverse telle ou telle ville et qu'on s'arrête dans telle ou telle rue. Qui m'a donné envie de revoir Louiseville, Yamachiche, Saint-Casimir, le Chenal du Moine, Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier. De lire et relire Alain Grandbois, Jacques Ferron, Anne Hébert, Gabrielle Roy.
J'aimerais bien une nouvelle édition avec des écrivains qui ont émergé depuis.
Tout en lisant les magnifiques descriptions de ce guide des lieux d'écrivains, je me demandais qui présente aussi bien ma région.
Quel écrivain serait de la " géographie littéraire "? Qui immortalise la Petite-Nation? Les romanciers ou poètes ou bédéistes d'aujourd'hui dépeignent-ils autant les maisons, les terres, les rivières que les écrivains des précédentes générations?
Le nom de Jean-Guy Paquin me vient à l'esprit. Des livres qui nous font connaitre les lacs, les rivières, les Weskarinis, ces gens d'avant Papineau, d'avant le château Montebello, d'avant le tourisme.
Lien vers les livres de Jean-Guy Paquin >>>
Je dirais aussi Jean-Paul Filion, né à Notre-Dame-de-la-Paix, mais on l'associe plutôt à Saint-André-Avellin.
Lien vers biographie de Jean-Paul Filion >>>
Sur la presque centaine de publications de mon père, Jacques Lamarche... sûrement plus d'un texte.
Pour écrire un texte valable sur ce sujet, il me faudrait consacrer plusieurs mois, voir une année pour rapailler toutes les informations. Ça ne fait pas partie de ma liste de "choses à faire avant de mourir".
Tout de même, en pensant aux compositions obligatoires de mes années scolaires, je me rappelle que j'étais assez nulle en descriptions. La quinzaine de villes que j'avais connues ne m'émouvaient pas au point d'avoir envie d'en parler. Ni en bien ni en mal.
Pourtant, à la fin du siècle dernier (mon Dieu quel âge ai-je donc pour pouvoir parler du XXe siècle?), j'ai commencé à côtoyer des artistes peintres. Pendant que Louise Falstrault et Marthe Blain croquaient sur le vif un paysage, j'écrivais sur ce qu'elles regardaient. Et là l'émotion montait.
Je me suis enracinée dans cette Petite-Nation choisie. Entre autres avec des mots, d'amour j'ose croire.