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L'Unité des forces du Monde

Publié le 04 novembre 2022 par Perceval

- N'avons-nous pas imaginé que le monde était rationnel, et que ses lois s'imposaient ?

Je ne parle pas qu'en physique ; je pense davantage à la gestion de l'Etat.

- Notre chef nous demandait alors de lui donner cartes blanches, pour assurer - autoritairement si nécessaire - la gestion technocratique de l'Etat français. La ''Révolution Nationale '' c'est le rejet de la démocratie et du libéralisme ; le pouvoir populaire devant s'identifier à un dirigeant fort. Pétain prétendait exécuter sans détours et sans délais " ce que le peuple veut ".

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Parler du fascisme avec Drieu c'est attirer sa colère sur le régime français. Pour lui, il s'agissait d'une vision du monde cohérente et esthétique (!) ; il en parlait en 1934 dans un essai intitulé " Socialisme fasciste " ; une époque où l'Italie de Mussolini, pouvait en être le modèle.

" Le libéralisme niait l'État, dans l'intérêt de l'individu ; le fascisme réaffirme l'État comme la véritable réalité de l'individu. " ( B. Mussolini, La Doctrine du fascisme, 1938.)

Et pour en revenir aux loi de la physique de la nature : Oui, la doctrine fasciste affirmait que les peuples étaient soumis aux " lois de la nature ", aux lois originelles de tous les êtres humains en lutte entre eux pour la survie et l'expansion. ( Ezio Maria Gray, politicien fasciste italien)

Dans ces lois, '' la force'' serait l'élément essentiel : la nature se caractérise par ses forces.

Dans la presse, on parle de pouvoir libérer une énorme quantité d'énergie, en faisant exploser le noyau d'un atome... ! Edmond Blanc dans '' le Jour'' en conclut : " On dit qu'il ne faut pas jouer avec le feu. Il ne faut peut-être pas davantage jouer avec l'énergie colossale enfermée dans les atomes, petits univers scellés par les forces de la Nature. "

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Prenons du recul, avec la Physique, encore.... Nous sommes 4 siècles avant J.C. ; la structure de notre monde, est pensée autour des 4 éléments, la terre, l'eau, l'air et le feu. Ces éléments se combinent par attraction ( amour ) ou répulsion ( haine). Aristote associe à la matière 4 qualités : le chaud, le froid, l'humide et le sec. Exemple, le feu est chaud-sec, l'air est humide-chaud, l'eau froide et humide et la terre froide et sèche...

Pour René Descartes ( 1596-1650), le monde est ''plein'' : l'action créatrice de Dieu repose sur la matière qui doit emplir tout l'espace. Ce monde plein ( le ''vide'' n'existe pas) est composé de trois éléments, l'éther, le feu, la terre. Blaise Pascal va lui, expérimentalement, admettre l'existence du vide.

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L'Unité de la nature de Kant, inspire des scientifiques qui travaillent sur l'électricité et le magnétisme.

" La nature, c'est l'existence des choses, en tant qu'elle est déterminée selon des lois universelles. ". Et, si Kant dit " unité de la nature ", il ne s'agit pas de réalité en soi, il s'agit d'une " unité nécessaire, certaine à priori, de la liaison des phénomènes. " Car " l'entendement ne puise pas ses lois (a priori) dans la nature, mais les lui prescrit " ( Prolégomènes, 1783 ) .

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En 1820, Ørsted met en évidence la relation entre l'électricité et le magnétisme. La loi d'Ampère la plus connue est celle de l'électrodynamique. Elle décrit les forces que deux conducteurs parallèles parcourus par des courants électriques exercent l'un sur l'autre.

Il est possible d'envisager que les forces " électrique " et " magnétique " puissent être en fait unifiées, et Maxwell propose en 1860 une théorie générale de l'électromagnétisme classique, qui pose les fondements de la théorie moderne.

A ce propos, Feymann qui participera au projet Manhattan ( la course à la bombe atomique, avant les nazis..) dira que l'événement marquant du XIXe siècle sera d'avoir établi les fameuses '' 4 équations de Maxwell '', qui expliquent des phénomènes comme l'électricité, le magnétisme et la lumière.

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Depuis 1884, elles sont là : ( pas de panique ...)

1 Une charge électrique génère un champ électrique autour d'elle.

2 Le champ magnétique est engendré par une configuration en ''dipôle''. Il est impossible de séparer les pôles Nord et Sud d'un aimant.

3 Si on fait varier le flux magnétique dans un circuit, ça provoque un courant électrique dans ce circuit ( Loi de Faraday).

4 Un courant provoque un champ magnétique.

Ces 4 équations expliquent tout l'électromagnétisme ! Les physiciens vont rapidement se rendre compte que les ondes lumineuses ne sont autres que des ondes électromagnétiques.

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Wilhelm Ostwald ( Professeur à l'université de Leipzig ) suggère une autre piste : celle de reconstruire la physique sur la base des deux principes de la thermodynamique : le principe de conservation de l'énergie et celui d'entropie.

Ostwald, en 1895, prétend que le concept de matière, lié à une interprétation mécaniste de la nature, est périmé. " dans le monde de la mécanique rationnelle, il n'y a ni passé, ni avenir au même sens que dans le notre. L'arbre peut redevenir graine, le papillon chenille... Pourquoi ces faits ne se produisent-ils pas dans la réalité ? La théorie mécanique ne l'explique pas ; le fait que, dans la nature réelle, les phénomènes ne sont pas réversibles, condamne sans appel le matérialisme physique. "

L'énergie est un invariant de l'Univers, régissant l'ensemble des phénomènes physiques. Pour Ostwald tout est énergie.

Pierre Duhem (1861-1916), s'était lié d'amitié avec Paul Painlevé ( ami d'Anne-Laure...), qu'il avait rencontré à l'Ecole Normale Supérieure. Son opposition au chimiste Marcelin Berthelot et son anti-républicanisme, seront des obstacles à sa nomination à Paris. Il part pour Bordeaux. Anti-dreyfusard, il se brouille avec Painlevé ( 1894).

La plupart des contemporains de Pierre Duhem - en France notamment - se proposaient de réduire les phénomènes chimiques à la mécanique ; lui, les rapportait à la thermodynamique. Et, donc en opposition au projet de réduction mécaniste des atomistes, comme Boltzmann.

Duhem considère que l'entropie ne peut être représentée par une combinaison de seuls concepts mécaniques.

Pourtant, en 1909, Otswald va admettre que Jean Perrin avec son article '' Mouvement Brownien et réalité moléculaire '' a apporté la preuve expérimentale de la structure atomique de la matière.

Thomson et Clausius formule l'Entropie par des interdictions : - ''un système ne peut produire un effet mécanique en extrayant de la chaleur de l'objet le plus froid avec lequel il interagit''. - '' Il n'existe aucun processus qui aurait pour seul effet un transfert de chaleur d'un corps froid vers un corps plus chaud.''

L'entropie se présente sous forme d'irréversibilité de flèche du temps, de dégradation. Lors du freinage d'une voiture son énergie cinétique se dégrade en chaleur dans les freins.

Maxwell et Boltzmann ( encore eux...!) vont formaliser l'expression mathématique de la théorie cinétique des gaz ( qui interprète les notions de température et de pression des gaz).

Un gaz paraissait être un milieu continu, élastique ... L'idée de la nature atomique de la matière cependant faisait son chemin ; et un gaz pouvait être un ensemble de particules en agitation permanente. Un gaz apparaissait comme un véritable ''chaos'' ( qui a donné ''gaz''!), et qui cause une pression sur les parois.

Clausius interprète la chaleur en tant que manifestation de l'énergie associée à leurs mouvements désordonnés.

James Maxwell suppose donc que les particules d'un gaz sont des sphères de petites dimensions, dures et parfaitement élastiques. Ces molécules s'entrechoquent à des vitesses différentes

James Maxwell montre que la température absolue T du gaz est un paramètre caractérisant la distribution de probabilité des vitesses des molécules.

Enfin, Ludwig Boltzmann, comme nous l'avons vu, veut élucider la nature de l'entropie, grandeur restée mystérieuse. Après des années d'efforts, il y parvient en 1877. Il fait correspondre, à un état d'équilibre d'un matériau, un très grand nombre W de configurations microscopiques possibles indiscernables à notre échelle, et il identifie l'entropie S du matériau au logarithme de ce nombre. S=K log W ( K=1,38.10 puissance-23) ( formule novatrice inscrite sur la tombe de Boltzmann), S exprime une complexité cachée, sa croissance s'interprète comme une augmentation du désordre microscopique. Ainsi, l'ordre exhibé par un cristal disparaît lors de sa fusion. Une augmentation de température fait croître le désordre.

Face au caractère désordonné de l'énergie fournie à un moteur thermique par la source chaude, la source froide apporte de l'ordre.


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