Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 7,18b-23.
En ce temps-là, Jean le Baptiste appela deux de ses discipleset les envoya demander au Seigneur : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »
Arrivés près de Jésus, ils lui dirent : « Jean le Baptiste nous a envoyés te demander : Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »
À cette heure-là, Jésus guérit beaucoup de gens de leurs maladies, de leurs infirmités et des esprits mauvais dont ils étaient affligés, et à beaucoup d’aveugles, il accorda de voir.
Puis il répondit aux envoyés : « Allez annoncer à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle.
Heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de moi ! » Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Saint Hilaire (v. 315-367)
évêque de Poitiers et docteur de l'Église
Commentaire sur l'évangile de Saint Matthieu, 11, 3 (Sur Matthieu, tome I, Chap. 1-13; SC 254; trad. J. Doignon; Éd. du Cerf 1978; p. 255 rev.)« Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi »
En envoyant ses disciples à Jésus, Jean s'est préoccupé de leur ignorance, non de la sienne, car lui-même a proclamé que quelqu'un viendrait pour la rémission des péchés. Mais pour leur faire savoir qu'il n'en avait pas proclamé d'autre que celui-là, il a envoyé ses disciples voir ses œuvres, pour qu'elles donnent de l'autorité à son annonce et qu'aucun autre Christ ne soit attendu en dehors de celui auquel ses œuvres auraient rendu témoignage. Et comme le Seigneur s'était révélé entièrement par ses actions miraculeuses, donnant la vue aux aveugles, la marche aux boiteux, la guérison aux lépreux, l'ouïe aux sourds, la parole aux muets, la vie aux morts, l'instruction aux pauvres, il a dit : « Heureux celui qui n'a pas été scandalisé à mon sujet ». Est-ce que de la part du Christ il y a déjà eu quelque acte qui ait pu scandaliser Jean ? Non assurément. Il demeurait en effet dans sa ligne propre d'enseignement et d'action. Mais il faut étudier la portée et le caractère spécifique de ce que dit le Seigneur : que la Bonne Nouvelle est reçue par les pauvres. Il s'agit de ceux qui auront perdu leur vie, qui auront pris leur croix et le suivront (Lc 14,27), qui deviendront humbles de cœur et pour lesquels le Royaume des cieux est préparé (Mt 11,29; 25,34). Parce que l'ensemble de ces souffrances convergeait dans le Seigneur et que sa croix allait être un scandale pour un très grand nombre, il a déclaré heureux ceux dont la foi ne subirait aucune tentation du fait de sa croix, de sa mort, de sa sépulture.