C’est maintenant de notoriété publique : j’adore tout ce qui est con et intellectuellement au ras des pâquerettes en matière de télévision. Et j’assume. Na.
Alors, quand vient l’été, outre l’île de la fornication, j’adooooore Koh Lanta. Je pense que le succès de cette émission vient d’un fantasme populaire fort répandu qui fait que nous rêvons tous de vivre la grande aventure sur une île déserte, à manger du poisson fraîchement pêché, à nager dans un lac d’eau douce et à faire l’amour sur le sable chaud, en faisant fi des vers vivants à ingurgiter et des araignées velues que l’on peut croiser à chaque coin de palmier.
Et puis, sachant que je nage comme un caillou (même si depuis peu je parviens à faire le planche, grosse victoire sur ma peur de l’eau), que je ne sais courir plus de vingt mètres sans devoir appeler le Samu (la faute à ce fichu asthme) et que deux minutes sur la Wii m’exténuent pour deux jours, il est clair que je suis totalement incapable de participer à ce genre d’émission (je serais plutôt calée pour « secret story », même si je n’ai aucun secret et si je pense avoir un QI un tout tout petit peu au-dessus de la moyenne de cette année - j’ai dit un tout tout petit peu hein). Donc je vis « l’aventure » ou « l’expérience » (termes issus du vocabulaire télé-réalitesque) par procuration.
Et j’aime ça.
Cette année, outre les habituelles disputes, rancoeurs, amitiés, tentatives avortées de faire du feu, épreuves qui tuerait bon nombre d’humains normalement constitués et dégustation de bestioles crues ou cuites, le fait que Koh Lanta se déroule aux Philippines me réjouit car j’ai ainsi l’occasion de découvrir un bestiau qui m’émeut au plus haut point, tout en me faisant rire à loisir. Nan, je ne parle pas de Christopher le snob ni de Christophe le rigolo et encore moins de Bertrand le chef. Je parle du Tarsier des Philippines, un tout tout petit singe, dont le faciès est extraordinairement extraordinaire. Ses yeux qui semblent rester totalement ouverts, sans le moindre clignement, ont un air à la fois abruti et interrogateur, avec une lueur enfantine qui me fait fondre. Ses mimiques buccales me rappellent mon grand-père, paix à son âme, lorsqu’il enlevait son dentier pour mimer Popeye.
Aaaaah, franchement, Koh Lanta, c’est que du bonheur.
Superbe photo de Lenny-Baptiste Conil