Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 2,1-14.
En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre –ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie.
Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine.
Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David.
Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte.
Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli.
Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.
Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux.
L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte.
Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple :
Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur.
Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »
Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant :
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. » Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Saint Bernard (1091-1153)
moine cistercien et docteur de l'Église
4e sermon pour la veille de Noël, § 6,7Le trésor caché
Aujourd'hui, les merveilles abondent, les richesses se multiplient, les trésors sont ouverts : celle qui enfante est mère et vierge, celui qui est enfanté est Dieu et homme. (...) Ce trésor, il faut le cacher dans un champ (Mt 13,44) : que les fiançailles de la mère cachent aux yeux du monde sa conception virginale, que les pleurs du nouveau-né dérobent aux regards des hommes cet enfantement sans douleur. Cache, Marie, oui, cache la splendeur de ce soleil levant ! (Lc 1,78) Couche ton enfant dans une mangeoire ; enveloppe-le de langes, car ces langes sont toute notre richesse. En effet, les langes du Sauveur sont plus précieux que des habits royaux ; sa crèche est plus glorieuse que les trônes dorés des rois ; la pauvreté du Christ surpasse en valeur toutes les richesses et tout trésor. Y a-t-il en effet richesse plus précieuse que cette humilité qui nous permet de gagner le Royaume des cieux et d'acquérir la grâce divine ? Il est écrit : « Heureux les pauvres en esprit car le Royaume des cieux est à eux » (Mt 5,3), et l'apôtre Jacques affirme : « Dieu s'oppose aux orgueilleux ; il donne sa grâce aux humbles » (Jc 4,6). Voyez combien l'humilité nous est recommandée dans la naissance de ce Sauveur : en venant dans le monde, « il s'est dépouillé lui-même, il a pris la condition de serviteur, et son apparence est celle d'un homme » (Ph 2,7). Mais voulez-vous voir des richesses encore plus précieuses et une gloire plus grande encore ? (...) « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13). Les richesses de notre salut et de sa gloire, ce sont le sang précieux qui nous rachète et la croix du Seigneur, dans laquelle nous mettons toute notre gloire (Ga 6,14).