Le Zibaldone, enfin ! Une archive de
En 2003, considérable événement éditorial, les éditions Allia publiaient la première traduction intégrale du Zibaldone de Leopardi. Retour sur archive.
En 2003, 165 ans après la mort de Leopardi, la traduction intégrale de ce monument du patrimoine littéraire mondial qu'est le Une forte allusion de Georges Didi-Huberman au
Zibaldone était enfin disponible en français. Un magnifique et indispensable défi éditorial et de traduction ! J'avais alors publié un long article de présentation du livre suivi d'un entretien avec le traducteur Bertrand Schefer, mené avec Angèle Paoli. Cet article a disparu en même temps que le site Zazieweb sur lequel il fut publié alors.
Zibaldone, dans son nouveau livre Brouillards de peine et de désirs, m'a donné l'idée de le proposer à nouveau, ici.
Giacomo Leopardi est un des plus grands écrivains italiens. Né en 1798 à Recanati, ancienne capitale de le province des Marches, il est mort en 1837, à Naples. Il est l'auteur d'une importante œuvre poétique, avec notamment les
Canti que la plupart des Italiens, toutes classes sociales confondues, connaissent par cœur par pans entiers. Il fut aussi un grand érudit, philologue, philosophe, moraliste.
Extrêmement difficile à rattacher à un genre précis, le
Zibaldone est une somme de 4526 feuillets rédigés par Leopardi de 1817 à 1832. C'est un chef d'œuvre d'une immense portée, témoin du travail de pensée et de recherche d'un des esprits les plus importants de l'époque.
Pour réaliser cet article et tenter de rendre justice à l'importance majeure de l'événement que constitue cette édition du
Zibaldone, nous avons rencontré celui qui a relevé le défi, à savoir le traducteur, Bertrand Schefer. Ses propos sont complétés par le point de vue de l'éditeur, Gérard Berreby, fondateur et directeur des Éditions Allia, qui a eu l'immense courage de se lancer dans une entreprise qui a quelque chose de vertigineux.
En effet, il faut revenir sur les dates, telles qu'elles nous ont été parfaitement précisées par Bertrand Schefer : au jour de cette parution en français de la première traduction intégrale du chef d'œuvre de Leopardi (19 novembre 2003), près de 165 ans se seront écoulés depuis sa mort. Or le Étaient jusqu'alors disponibles en français uniquement des recueils anthologiques d'extraits du Zibaldone en Italie même n'a été publié qu'en 1898 et n'a connu sa première vraie édition critique qu'en 1991 seulement.
Zibaldone, souvent choisis par rapport à un thème. Allia a manifesté depuis plus de dix ans son intérêt pour l'œuvre en publiant plusieurs de ces recueils, imité ou accompagné dans ce premier défrichement par des ouvrages chez José Corti, Rivages ou Le Temps qu'il fait.
Mais depuis les débuts de la maison Allia, Gérard Berréby avait en tête cette publication intégrale du Zibaldone. Qui est aussi le fait d'une belle rencontre entre un éditeur et un traducteur. Tout a commencé lorsque Bertrand Schefer, en compagnie d'une de ses amies qui faisait alors une thèse sur Leopardi, a compilé et traduit un recueil d'extraits du Zibaldone, sous le titre de " Tout est rien ", publié en 1998 par Allia. Expérience suffisamment concluante pour que Gérard Berréby propose aux deux traducteurs d'entreprendre la traduction intégrale des 4526 feuillets.
" J'avais travaillé avec Allia à plusieurs reprises " nous dit-il " notamment pour publier des livres de philosophie. Ma spécialité est la philosophie de la Renaissance italienne, avec notamment Marcile Ficin et Pic de La Mirandole, ainsi que ce qu'on appelle les " théâtres de la mémoire " à la Renaissance [voir plus loin]. Avec une amie qui faisait une thèse sur Leopardi, nous avons également publié un anthologie de 180 pages de fragments du
Nous avons donc longuement interrogé Bertrand Schefer sur son travail, sur ce défi et il nous est vite apparu qu'en fait il s'est agi pour lui d'une histoire personnelle, d'une véritable aventure. C'est une très belle histoire, riche et émouvante qu'il nous a racontée et dont nous voudrions rendre compte ici.
Zibaldone, parue sous le titre "Tout est Rien ". Chez Allia encore. D'où sans doute la proposition que me fit alors Gérard Berréby de publier une version intégrale de l'œuvre. J'ai accepté dans un premier temps de me lancer dans l'aventure avec l'aide de cette amie, mais elle s'est retirée rapidement du projet et j'ai continué seul. Le chantier s'est ouvert en 1999. Au bout d'un an et demi, j'avais fait la moitié de la traduction et nous nous sommes aperçus avec Gérard Berréby que le budget prévu était épuisé (il m'avait mensualisé pour faire ce travail). Donc fin 2000, le projet a connu un arrêt et s'est ainsi révélée toute l'ampleur de ce colossal projet éditorial (il faut spécifier qu'en Italie le Zibaldone occupe l'équivalent de deux volumes de la Pléiade pour le texte plus un volume entier pour les notes).
Je me suis trouvé au milieu de l'océan, avec l'idée que j'avais peut-être perdu un an et demi de travail. Je ne voyais la terre nulle part ! Il y eut donc une pause de plus d'un an dans la mesure où nous avions décidé avec Allia de mettre le projet en stand-by. Et puis finalement Gérard Berréby a décidé de me proposer de reprendre la traduction. J'ai accepté au prix d'un gros sacrifice financier et en renonçant à toutes mes autres activités et je suis parti un an à la montagne avec le livre et mon ordinateur. J'ai travaillé non stop à la seconde partie et la traduction, techniquement, était achevé fin 2002. Mais je n'en étais pas complètement satisfait. Pendant que je traduisais la deuxième partie, la première partie était entièrement revue et corrigée. Finalement j'ai consacré l'année 2002 jusqu'à maintenant à une relecture et une réécriture presque totale de ma traduction et de ses 4526 feuillets ! Je me suis réapproprié l'ensemble du texte, j'ai unifié le style (en respectant le fait que certains morceaux, du fait même de Leopardi, manquent totalement de style alors que d'autres sont très élaborés). J'ai presque réécrit le livre en marge des épreuves ! Et je me suis aperçu que cette pause entre les deux phases de traduction avait été très profitable, pour décanter mon approche.
Bertrand Schefer nous explique ensuite à partir de quelles éditions il a travaillé : " Le texte de Leopardi, rédigé de 1817 à 1832, n'a été publié en Italie qu'en 1898 pour le centenaire de sa naissance sous le titre de Il faut songer au statut de Leopardi en Italie. Sa notoriété équivaut à celle de Baudelaire, Rimbaud et Mallarmé cumulées, c'est l'écrivain le plus connu après Dante. Tout le monde connaît des poèmes des Et puis bien sûr j'ai établi les outils nécessaires pour la circulation dans le texte. En m'appuyant bien sûr sur ceux fournis par Leopardi lui-même qui avait élaboré tout un système d'indexation très complexe et très utile. Il faut savoir que tous les fragments du Pensées de philosophie variée et de belle littérature mais la grande vraie édition date de 1991. Elle est due à Giuseppe Pacella. Pacella qui a consacré environ 15 ans à l'édition du texte. C'est une édition admirable, avec des notes magnifiques. Il y eut très vite une seconde édition, due à Rolando Damiani, une seconde édition critique donc, publié 6 ans après celle de Paccela. Personnellement j'ai travaillé à partir de la version Pacella, mais en consultant aussi celle de Damiani. Canti par cœur. Tout le monde connaît sa vie, parle du " pauvre Leopardi ", c'est la figure archétype du génie malheureux, tout le monde sait que Monaldo est le nom de son père et à quel point ses rapports avec lui furent difficiles.... En Italie donc, de ce fait, du fait de cette notoriété immense de Leopardi, le volume des notes rédigées pour éclairer tous les aspects du Zibaldone est énorme. Personnellement, bien que j'aie procédé à une vraie édition critique scientifique, j'ai choisi de réduire un peu ces notes en choisissant celles qui sont vraiment utiles pour le lecteur français (notes de Pacella, plus certaines de Damiani mais aussi notes rédigées par moi-même sur certains points non élucidés par les deux éditeurs italiens et sur lesquels j'ai pu trouver des données, en particulier pour identifier certains des noms cités par Leopardi. Il faut savoir en effet qu'à cette époque en Italie, on " italianisait " les noms antiques, les noms grecs ayant eux-mêmes été préalablement latinisés, ce qui rend certaines identifications très délicates ! ; j'ai aussi ajouté des notes sur la métaphysique ou la philologie). Zibaldone sont numérotés (un peu comme les versets de la Bible) et que tout le monde travaille à partir de cette numérotation. Leopardi avait établi pas moins de six index, deux partiels et quatre exhaustifs, portant sur l'ensemble de son texte, sauf les 400 dernières pages. Il a utilisé à cette fin tous les systèmes d'indexation, mini-résumés, commentaires en ordre chronologique puis index thématique, onomastique, schedario de A à Z, etc. intitulé " Index de mon Zibaldone ".
Pour s'orienter dans le livre qui est un vrai labyrinthe on peut se servir des index, ceux de Leopardi et ceux que j'ai établis. Je conseille aussi de lire tout l'avant-texte, la présentation, la chronologie et la note introductive. Cela dit, à mon sens la meilleure lecture demeure la lecture extensive et dans l'ordre chronologique qui seule permet de dégager l'évolution de Leopardi et la structure de son À la lecture in extenso du Il comporte aussi quelques éléments autobiographiques. On peut évoquer aussi les " pollizine ", en fait des petits bulletins, petits inventaires, non compilés par Leopardi dans ses index. Dans le dernier index, il dresse la liste des grands thèmes du Zibaldone. Il est en perpétuelle reprise de lui-même, et il écrit avec un élan extraordinaire, en s'appuyant sur une érudition immense mais tout en s'attachant aussi à scruter des aspects matériels de l'existence. Il s'implique en tant qu'auteur. Il serait plus proche de Montaigne que de Pascal (à mon sens le Zibaldone est l'anti Pensées) : Leopardi garde l'ordre chronologique et fait des renvois à l'intérieur de son texte. On peut ainsi suivre l'évolution de sa pensée, par strates, en constant remaniement, procédant par augmentations, une pensée qui s'agrandit, se développe sans cesse. Zibaldone, tout s'éclaire. D'où vient la philosophie de Leopardi, les limites qu'il lui accorde. Il est pessimiste mais absolument pas nihiliste. On peut peut-être imaginer que le Zibaldone l'a empêché de se suicider : c'est une solution esthétique à sa lucidité pessimiste. Le Zibaldone, Arts et Lettres, Théories, Mémoires de ma vie (qui a donné lieu à un livre chez José Corti). Zibaldone est un grand texte qui parle de la littérature, qui en montre la nécessité de manière interne.
Quant au fait que Leopardi ait décidé de mettre fin à son travail du Zibaldone, il reste mystérieux. C'était en 1832, c'est-à-dire environ cinq ans avant sa mort. Il y a du Rimbaud chez lui. Il est mort à Naples dans la souffrance et le dénuement, soutenu seulement par son ami Antonio Ranieri. Et pourtant il a encore écrit l'admirable poème la " Ginestra " au pied du Vésuve ! Il y a eu une sorte de " désactivation ", un mécanisme obscur. Il parle du Zibaldone quelque part comme d'une chambre noire où il voit sa propre langue restituée à travers les langues étrangères. L'objet de la langue, c'est voir les choses. Sa seule métaphysique est une métaphysique du langage : la préoccupation de l'écrivain est désormais la langue (après la fin de la métaphysique).
Pour moi, ma formation de philosophe m'a été très utile. En fait je n'ai pas abordé cette traduction en italianiste et je crois que quelqu'un qui n'aurait été que connaisseur de la langue italienne n'aurait pu relever ce défi. Je suis aussi latiniste et helléniste, ce qui est indispensable pour traduire Leopardi qui insère de nombreuses citations en latin et en grec. Ma formation philosophique s'est révélée aussi extrêmement utile pour permettre de rendre compte du cheminement de sa pensée. On sent très bien dans son travail du Le
Zibaldone, la tentative pour " accrocher la pensée ". Plus qu'un " work in progress " on peut dire qu'on y voit à l'œuvre un " mind in progress ".
Il s'attache beaucoup à la mémoire, à son travail au travers des sensations et du langage. Là aussi mon intérêt pour les travaux de la Renaissance sur la mémoire m'a été très utile pour bien comprendre cet aspect de Leopardi. On peut évoquer les " théâtres de mémoire " véritables supports mnémotechniques qui localisaient les images dans l'espace dans le but de les engranger dans la mémoire, en une sorte de " sténo visuelle ". Théorie de la mémoire élaborée dès l'Antiquité, mais réactivée à la Renaissance par exemple par Giulo Camillo (Venise, première moitié du XVIe) dont j'ai traduit et publie le Théâtre de mémoire, toujours chez Allia.
Zibaldone est une machinerie labyrinthique dans laquelle le langage apparaît dans sa relation avec les choses. On peut se référer au très beau texte d'Yves Bonnefoy sur Leopardi (L'enseignement et l'exemple de Leopardi, William Blake & Co édit., 2001) qui démontre comment Leopardi a réussi à ne pas passer du non être au non sens, à la suite de l'effondrement des valeurs propres à son époque. Il était ancien, il est devenu moderne, il était heureux il est devenu désespéré, il était poète il est devenu philosophe. Et il a la conviction que l'esprit de chaque homme contient l'histoire de l'humanité. L'effondrement de la société à laquelle il assiste est un effondrement général, induit par la critique de la métaphysique par le Siècle des Lumières. Avec lui se dessine la première figure de l'écrivain moderne. Son isolement : l'homme est seul et malheureux dans son écriture, attentif au flux de sa pensée et de sa conscience et seul face à l'histoire. C'est la première fois qu'un écrivain oppose l'écriture à l'histoire.
Nous avons aussi interrogé longuement Bertrand Schefer sur les problèmes qu'il a pu rencontrer dans son travail sur la langue du
Zibaldone et nous lui avons d'abord posé la question de ce titre qui sonne si étrangement aux oreilles du lecteur français non encore informé ! : " Il faut dire et redire que l'étymologie est incertaine. Oui, ce serait plutôt un terme d'origine culinaire. En revanche, le sens est très clair, le mot signifie mélange, la meilleure traduction en français serait sans doute miscellanées. Se trouvent là dans ce recueil des paroles pellegrine, paroles baladeuses, vadrouillantes. Un mot singulier, " pellegrino ", pèlerin, vagabond, une proximité avec " peregrino ", " straniero ", l'étranger, celui qui se balade, qui pérégrine. Ce sont des mots élégants, des mots qui donnent du goût à la langue. " Zibaldone " fait partie de ces mots, c'est un mot ancien, suffisamment brumeux, flou, pas dérisoire, je ne le sens pas comme ça. Une de ces parole pellegrine qui évoquent quelque chose sans arrêter ce qui est sans fin. C'est un mot indéfini pour un projet infini. Maintenant il est totalement assimilé à Leopardi ? e siècle, elle n'est pas tout à fait la langue italienne moderne. Mais avec Leopardi la difficulté ne vient pas du vocabulaire car curieusement son champ lexical est relativement restreint. Il y a beaucoup de redondances et de répétitions, il peut y avoir quatre adverbes à la suite, des phrases de plus d'une page, des " che " enchaînés les uns aux autres. Là réside la vraie difficulté car ce qui est supportable en italien, ne l'est pas en français. J'ai dû beaucoup travailler cet aspect pour rendre cette langue très compliquée dans sa structure et son déploiement.
Les plus grosses difficultés sont les références de Leopardi (voir plus haut). Quant à la langue du début du XIX
Il faut savoir aussi que Leopardi était très anti-français (les Français occupaient alors l'Italie), qu'il trouvait qu'ils répandaient une culture ultra rationalisante (les fameux autels à la Déesse Raison de la Révolution). Leopardi est un homme d'imagination. Il hait la langue française qu'il connaît parfaitement et qui est alors la langue universelle de son époque. Il considère qu'elle ne peut produire de poésie. Il affirme que la langue italienne se prête très bien à la poésie, parce qu'elle est souple, ductile, malléable, apte à exprimer aussi bien les grandes théories scientifiques que la poésie. Pour lui le français n'a pas ses capacités et il est impossible de bien traduire l'italien en français. Ce qui est admissible dans la langue italienne ne l'est pas forcément dans la langue française.
On imagine ce que peut ressentir le traducteur qui tombe sur ce genre de considérations. Surtout s'il a conscience que la trop grande proximité apparente entre les deux langues est en effet un obstacle à la bonne traduction de l'une dans l'autre, un peu comme s'il s'agissait de deux parallèles proches, mais qui ne se rencontrent jamais ! "
De son vivant, Leopardi a eu une double carrière, de philologue et de poète. C'est après sa mort qu'il est devenu " le grand poète italien ". Il a porté la poésie européenne à un niveau extraordinaire, il lui a fait accomplir un pas de géant. Puis au début de notre siècle, on a découvert aussi en lui le philosophe, le penseur qui annonce la modernité de façon extraordinaire, inouïe. Leopardi est un poète mélancolique " le dernier des Anciens " mais c'est aussi le " premier des Modernes ". Dans les années 70 il y a eu un extraordinaire intérêt pour ce texte de 4000 pages qui ne parle que du langage. Cette publication est capitale pour remettre, en France, les choses à leur place dans l'histoire de la littérature. En fait, à l'époque, seuls Nietzsche et Schopenhauer ont eu conscience de l'importance de Leopardi. Pour les traductions existantes, il y avait donc des textes publiés par Allia, Le Temps qu'il fait, Rivages et José Corti principalement. Il y avait eu une première tentative avortée de traduction intégrale sous l'égide de l'Unesco. En fait je pense que si j'ai pu tenir ce défi, c'est parce que j'ai eu ce rapport personnel avec ce texte dont je vous ai parlé. Si je ne m'étais pas senti " dialoguer " avec Leopardi, en tant que philologue, si ce texte n'était pas rentré dans ma vie, je n'aurais jamais pu terminer la traduction. Pour moi, traduire le Dans le
Zibaldone a été aussi un projet de vie. Le texte m'a rattrapé et il a rattrapé mon découragement.
Zibaldone, on trouve à peu près tout : l'ébauche, la note, des aphorismes, des dissertations complètes, de la critique littéraire (souvent Leopardi part d'un texte, se livre à une véritable explication de texte, par exemple à partir de Montesquieu), des poèmes, des descriptions, des souvenirs, des satires, etc. Il y parle de politique, de morale, de métaphysique, de philologie, d'histoire des religions. S'il a lu et apprécié Montesquieu, son grand auteur français fut Mme de Staël. Il a été bouleversé par Corinne et il lui doit en partie sa " conversion philosophique ".
En Italie, ce projet de traduction intégrale a reçu un extraordinaire accueil. C'est en fait un événement éditorial qui n'a sans doute pas d'équivalent depuis des décennies. Quelle est l'œuvre aussi importante, ignorée en France qui a été publiée ces vingt dernières années ? C'est un texte fondateur, essentiel, d'un écrivain célèbre et il n'était pas disponible en français ! Qui le connaît en France aujourd'hui, vraiment : peut-être vingt ou trente personnes, plus ou moins issues du cercle des italianisants. Or ce texte devrait intéresser les philosophes, tous les étudiants de lettres, les écrivains bien sûr et au-delà tous ceux qui sont un peu cultivés.
Cette œuvre fait partie du patrimoine de l'humanité. En France, il y a au moins trois thèses chaque année sur Leopardi. Sa bibliographie est colossale. Et pourtant c'est une sorte de trou noir dans la culture française. 1834 / 1898 en italien / 2003 seulement en France !
La fiche de l'édition intégrale du Zibaldone
Giacomo Leopardi, Zibaldone, traductionBertrand Schefer Allia 2003, 2398 p., 39€
Angèle Paoli, Bertrand Schefer, Éditions Allia, Événement éditorial, Florence Trocmé, Giacomo Leopardi, Traduction, Zibaldone
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→ FLORENCE TROCMÉ [Une nuit, j'ai rêvé de toi] (extrait de P'tit Bonhomme de chemin)→ P'tit Bonhomme de chemin (lecture d'AP)
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■ Florence Trocmé
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