Le 8 mai 1945.

Publié le 17 février 2023 par Perceval

Dans l'après-midi, les sirènes retentissent et les cloches sonnent. A 15 heures, l'annonce officielle de la capitulation allemande est faite à la radio par le général de Gaulle. Cette annonce, c'est avant tout celle de ''ne plus avoir peur''. Peur d'être arrêté, peur d'être torturé, peur d'être trahi ou dénoncé...

La veille, l'Amiral Donitz, désigné par Hitler pour lui succéder attend près de la frontière danoise, pour négocier avec les anglais et les américains, une paix séparée d'avec l'URSS. Les alliés refusent.

Une reddition allemande est signée à Reims le 7 mai. Staline réclame qu'elle soit organisée à Berlin et le choix du signataire allemand est très discuté.

La capitulation est donc signée le 8 mai, au quartier général du maréchal Joukov en présence du maréchal Arthur Tedder pour le Royaume-Uni, du général Carl Andrew Spaatz pour les États-Unis et du maréchal Jean de Lattre de Tassigny pour la France.

Finalement, c'est Wilhelm Keitel qui signe l'acte de capitulation sans condition à 1h ... le 9 mai. ( Mais les signatures avaient commencé à 23h00 le 8 mai...)

Le maréchal Keitel - surnommé ''Lakaitel ( petit laquais) agent servile d'Hitler - s'était exclamé : " Ach ! Il y a aussi les Français? Il ne manquait plus que cela... ".

Cette réaction allemande entraîne Lancelot sur une réflexion à propos des relations malsaines qui se sont tissées entre les allemands et les français, depuis le 21 juin 1940. Keitel était au côté d'Hitler, dans le wagon du train arrêté à Rethondes en forêt de Compiègne, rappel de 1918. En 1940, nous perdions notre souveraineté ; et le général Huntziger ne représentait alors que le maréchal Pétain et le régime de Vichy. En 1940, de Gaulle, appelant à refuser la défaite, était condamné à mort pour trahison.

Aujourd'hui, 8 mai 1945, c'est le maréchal de Lattre de Tassigny qui représente le Général de Gaulle et s'impose, lors de la signature de l'acte final de la capitulation allemande. La France s'affirme du côté des vainqueurs.

La victoire arrogante de l'Allemagne sur le peuple français, nous a contraint soit à la soumission complète, déshonorante, soit à résistance armée. Les allemands ont du faire avec l'une et l'autre attitude. Nous avons signé une armistice et nous avons continué la guerre.

Keitel, a conduit l'armée allemande dans la folie nazie ; il a ordonné une guerre d'extermination, en particulier à l'Est. Il sera condamné à mort au procès de Nuremberg, et pendu.

Jean Cavaillès (1903-1944)

30 juin 1945 - Le corps de Jean Cavaillès a été retrouvé dans un charnier, à la citadelle d'Arras. Il y a été fusillé, le17 février 44. Il est l'un des fondateurs des mouvements ''Libération '' nord et sud.

Le jeudi 12 juillet, Lancelot tient à communier au souvenir de Cavaillès, lors d'une célébration au domicile du dominicain Jean-Augustin Maydieu, 29 boulevard de La Tour-Maubourg. Maydieu a fait partie du CNE ( ''le Céné'', créé par Jacques Decour), il y a rencontré J. Paulhan, Cl. Morgan, Edith Thomas, J. Guéhenno, Aragon, Éluard et un an plus tard, de Mauriac, Camus, Marcel et Sartre . Maydieu a été arrêté le 19 mars 1944, à Annecy, alors qu'il devait rejoindre Béguin en Suisse. Il a été libéré par le maquis le 18 août 1944.

Lancelot y rencontre Dominique Dubarle ( autre dominicain) , résistant avec Maydieu, ami de Gabrielle Ferrières la sœur de Jean Cavaillès dont il est le légataire. Esprit étonnant que Lancelot regrette de ne pas avoir connu plus tôt, ses questions sur les sciences sont fascinantes parce que porteuses d'immenses possibilités qui questionnent l'humain dans son essence. De plus Lancelot ressent l'impression que Dubarle a précisément déjà réfléchi en profondeur aux questions que lui-même se pose ; comme celui du regard que nous posons sur le Monde, Dieu, nos responsabilités en fonction de la nouvelle vision scientifique.

Le père Dubarle, excellent connaisseur de la logique mathématique, collabora occasionnellement avec Louis Leprince-Ringuet sur des problèmes de physique nucléaire. Il contribua à faire connaître la cybernétique en France dès 1948 et écrivit un essai sur Norbert Wiener.