" Des milliers de militaires ukrainiens partagent sur ce réseau social des vidéos de combats sur le front, mais aussi des scènes de loisirs ou même les dernières danses à la mode. " [i] Ben oui, la guerre est un moment ludique quoua en cette époque fantasmagorique. ! Faut bien que jeunesse se passe non ?
" La guerre en Ukraine est la première à être retransmise au quotidien depuis les téléphones portables des militaires présents sur le front. De nombreux soldats ukrainiens utilisent TikTok depuis le début de l'invasion russe pour donner à des milliers de followers un aperçu de leur expérience du feu, de la camaraderie qui règne dans leurs rangs, mais aussi pour rejoindre les dernières tendances du moment. Ils ont été des centaines à reprendre la chorégraphie de la série consacrée à Mercredi Addams parmi les ruines, dans les tranchées, ou camouflés dans les forêts de l'est du Donbass. " [ii] Ca zouke sec dans les tranchées au son de " Goo Goo Muck " par le groupe The Cramps... [iii] On est loin du chant des Partisans n'est-ce pas ?
Donc pour le Figaro International qui relais El Pais, ces tites vidéos ne mangeraient pas d'pain, seraient même potache et feraient oublier un peu l'horreur de la guerre...Mouais ! Cependant par un autre canal d'information, Donbass Insider la chansonnette n'est pas de la même eau : " Le 23 février 2023, l'armée ukrainienne a bombardé le district de Petrovski à Donetsk, tuant quatre ambulanciers et blessant 10 secouristes venus sur place après un premier bombardement de cette zone. Deux jours plus tard, une chaîne TikTok, appartenant manifestement à un soldat ukrainien a publié la vidéo venant d'un drone montrant la scène en " direct ", indiquant ainsi clairement que ce bombardement d'une ambulance et de plusieurs équipes de secouristes par l'armée ukrainienne était totalement délibérée, et pire encore, que ce soldat est fier de l'avoir fait au point de publier la preuve de ce crime de guerre sur son compte TikTok! " [iv] Le Figaro et autres bourreurs de crânes vides ont oublié dans leurs descriptions guillerettes - " scènes de loisirs, dernières danses à la mode ", les mots " crimes de guerre ". De plus, et ce n'est pas la 1ere fois que la soldatesque ukrainienne bombarde des civils, puis fait voler au dessus du massacre un drone, qui, lorsque les secours arrivent donne le signal pour envoyer une seconde salve sur la tête des secouristes et celle là est bien plus massacreuse ; Comment appelle t on ça ? Double strick, double crime de guerre ? Et ce sont ces joyeux drilles de l'armée de " libération " qui sans aucune décence postent ces vidéos sous les applaudissements des followers voyeurs. Ca me rappelle aussi ces jeunes soldats de Tsahal, faisant des cartons au fusil à lunette sur les jeunes manifestants de la Marche du Retour à Gaza. Pour cette génération des moins de 30 ans, la guerre, reste un jeu vidéo virtuel ; Tant que la réalité ne les rattrapent pas, ils fanfaronnent, jouent, s'amusent, dansent, puis...Et là, c'est l'incompréhension, la balle qui fracasse, le Shrapnel qui déchire les chairs, le coup de baïonnette dans le bide ; et la pleurniche, la dépression nerveuse, le break-down, on crie maman ! Ben oui, pourtant de tout temps la guerre a tué ou mutilé, ca n'a jamais été une rave party pôvre naze !
Ces dérives autofimées ont commencé lors du conflit Irakien, avec puis suite au développement des technologies, chacun a pu se raconter, se la raconter sa vie " héroïque " sans histoire où on s'emmerde gravissime, faut que Let It Bleed chantaient les Stones. C'est peut être là la raison de cet afflux de " volontaires " en Ukraine, qui veulent goutter au sang et qu'enfin quelque chose se passe dans cette grisaille de vie mortifère, de chômage et de dopes. Faut avouer aussi à leur décharge que ma génération leur a donné un cadre de vie de no future, donc sans surprise ils veulent vivre et mourir... Ou l'inverse.
En ce monde inventif, il y a aussi : La guerre en Ukraine qui devient une véritable attraction touristique et voit naître les " touristes de guerre. " Sur Il est possible d'opter pour le circuit " Villes courageuses " les " touristes de guerre " [v] peuvent s'attendre à des promenades à travers les débris de bombes et les bâtiments en ruine. Et pour se mettre encore un peu plus dans l'ambiance, le site promet une amb iance sonore immersive grâce aux sirènes aux alentours. Neuf villes sont listées pour s'immerger au cœur du conflit, au prix de 50€ chacune - assurance comprise. Une expérience pour le moins extraordinaire - au sens strict du terme . Appelons ça boum- boum tourisme.
A toute fin, TikTok sonne comme le tictac monstrueux de la montre donnant le ton du glas de ceux qui ne sont plus là ; Des mères éplorées gémiront en regardant ces courtes vidéos, où leur gamins pas tout à fait sevrés, pourriront dans la gadoue des plaines de tout là bas, sous un ciel de plomb zébrés de drones intelligents. Et comme à chaque fois elles se diront " à quoi ça a servi tout ça ? "