Le lundi de la 3e semaine de Carême -Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 4,24-30.

Publié le 13 mars 2023 par Crioult

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 4,24-30.

Dans la synagogue de Nazareth, Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays.
En vérité, je vous le dis : Au temps du prophète Élie, lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie, et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre, il y avait beaucoup de veuves en Israël ;
pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon, chez une veuve étrangère.
Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; et aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman le Syrien. »
À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux.
Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas.
Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Saint Ambroise (v. 340-397)

évêque de Milan et docteur de l'Église

Des veuves ; PL 16, 247-276 (in Le mariage dans l'Église ancienne, coll. Ichtus, Lettres chrétiennes 13; trad. F. Quéré-Jaulmes; Le Centurion-Grasset, 1969; p. 286 rev.)

La foi de la veuve de Sarepta, qui accueille celui que Dieu lui envoie

Au temps où la famine désolait la terre entière, pourquoi Élie a-t-il été envoyé chez une veuve ? Une grâce singulière s'attache à deux femmes : auprès d'une vierge, un ange ; auprès d'une veuve, un prophète. Là Gabriel, ici Élie. Ce sont les plus éminents d'entre les anges et les prophètes qui sont choisis ! Mais le veuvage ne mérite pas louange en lui-même, s'il ne s'y ajoute pas des vertus. L'histoire ne manque pas de veuves ; pourtant, une se distingue entre toutes, qui les encourage par son grand exemple (...). Dieu est particulièrement sensible à l'hospitalité : dans l'Évangile il promet, pour un verre d'eau fraîche, des récompenses d'éternelles (Mt 10,42), ici pour un peu de farine ou une mesure d'huile, la profusion infinie de ses richesses. (...) Pourquoi nous croire maîtres des fruits de la terre quand la terre est offrande perpétuelle ? (...) Nous détournons à notre profit le sens du commandement universel : « Tous les arbres qui ont des fruits portant semence vous serviront de nourriture ainsi qu'à toutes les bêtes, à tous les oiseaux et à tout ce qui rampe sur la terre » (Gn 1,29-30) ; en amassant, nous ne trouvons que le vide et le besoin. Comment espérerions-nous en la promesse, si nous n'observons pas la volonté de Dieu ? C'est agir sainement que d'obéir au précepte d'hospitalité et faire honneur à nos hôtes : ne sommes-nous pas nous-mêmes des hôtes ici-bas ? Qu'elle est parfaite, cette veuve ! Accablée par une grande famine, elle continuait pourtant à vénérer Dieu. Elle ne gardait pas ses provisions pour elle seule : elle partageait avec son fils. Bel exemple de tendresse, mais plus bel exemple encore de foi ! Elle ne devait préférer personne à son fils : voilà qu'elle met le prophète de Dieu au-dessus de sa propre vie. Croyez bien qu'elle n'a pas seulement donné un peu de nourriture, mais toute sa subsistance ; elle n'a rien gardé pour elle ; comme son hospitalité l'a amenée à un don total, sa foi l'a conduite à une confiance totale.