Nous passons tous à la trappe, largués sans bagages dans le monde sidérant du chagrin des vivants. T'as un gage ! Dégage ! Et c'est bien de la peine à se remémorer tout ce temps gâché au mortier lourd et décaissé par l'enfer. Toute cette vie qu'au tournant nous laissons faire des tonneaux et froissée tournoyer dans l'orge, les seigles et le blé, les vagues détachant les murs des falaises, la brume à présent tout à fait une. Jusqu'à ce que les feux du soleil murissent les cendres et fasse éclater l'écorce des grains.
Attention largage imminent, la sirène, le feu vert, la porte qui claque, debout, le rouge au front, pressé par la pente du sol qui fuit, happé par le ciel, happé par le ciel nu et la vitesse des nuages. Happé sans bagage, à peine un passage. Nous passons, nous passons tous à la trappe.