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Françoise Clédat | Les parentés inhumaines

Publié le 04 mai 2023 par Angèle Paoli
Françoise Clédat parentés inhumaines

tout regardeur du tableau, l'inscription,
Ce titre, d'une peinture de Nicolas Poussin datée des
années 1737-1738.
Révéré par l'historienne de l'art que je fus à une période
de ma vie Nicolas Poussin a été l'inspirateur d'un premier
livre de poésie publié, dont je peux dire qu'il a été écrit
" avec " lui, plus que sur lui, Nicolas Poussin.
Acis et Galatée, Polyphème découvrant Acis et Galatée,
Le thème en était le désir.
La peinture dont il est ici question représente les bergers
Apollon amoureux de Daphné : tableaux cités dans le livre. découvrant une inscription gravée sur un monument de
pierre dans " un paysage toscan idéalisé ". Lisible par
Le monument est une tombe, le " je " celui de la mort.
Memento mori. Méditation sur la mort inéluctable
même au sein de ce monde, l'Arcadie, où règne a
Et in Arcadia plus parfaire harmonie.
ego, peut se traduire par " Même en Arcadie, je suis là. " Telle est l'interprétation générale retenue.
Cependant d'autres commentateurs ont rapporté le " je ",
l'ego, non pas à la mort mais à Poussin l'inscription
devenant : " moi aussi, le mort, j'ai vécu en Arcadie " le
tableau, par anticipation, étant désigné comme le
tombeau lui-même, lieu de mémoire du peintre mort, lieu
de son immortalité : celle - fût-elle transitoire - de
l'œuvre parvenue jusqu'à nous.
D'autres commentateurs encore, se fondant sur la séré-
nité qui émane du tableau et que reflètent les visages
des bergers, sont allés jusqu'à inverser la traduction
initiale, et ont proposé : " Même dans la mort peut exister
l'Arcadie. "

Au-delà de cette généralité, ou poncif, l'attraction quasi accomplissement :dans la mort. Que Louis Marin nomme
hypnotique que ne cesse d'exercer sur moi le tableau
tient à ce que, réunissant en un subtil fusionnement
interprétatif les trois versions de son titre, il est l'em-
blême de ce que réalise la peinture de
Poussin, de ce que cherche à réaliser tout art en son
En cette réconciliation réside la promesse. Une Arcadie
réconcilier le caractère transitoire de la
vie et le bonheur de son indestructible beauté (Louis Marin). utopique de la peinture.
L'utopie ne s'y distingue pas de la promesse : celle
toujours à chercher, toujours à tenter, d'un possible art Le bonheur
de mourir.

Françoise Clédat, " I. Fugue, Et in Arcadia ego " in Les parentés inhumaines, Tarabuste Éditeur, 2023, pp.67, 68.

Françoise Clédat | Les parentés inhumaines

" Signe d'écriture sans je
Si nul je pour le lire
Est-il signe encore ? "

et dans sa rétractation de solitude
exsude
jus ou lait
l'intime substance d'altérité

Françoise Clédat, II. " Variations " in
Les parentés inhumaines, Tarabuste Éditeur, 2023, pp. 108, 109, 110.

FRANÇOISE CLÉDAT
Mi(ni)stère des suffocations (lecture d'AP)
L'Adresse de Françoise Clédat / Portrait d'Iseut en survivante [lecture de Marie Fabre]
→ Quoi de toi mort quand mort ? (extrait de L'Adresse)
→ La nuit de l'ange (lecture d'AP sur L'Ange Hypnovel)
→ L'Ange Hypnovel (extrait)
→ A ore, Oradour (lecture d'Isabelle Lévesque)
→ EtnaXios, autour de l'oiseau-fauve-vautour [lecture d'AP sur EtnaXios]
→ (où le chant sans l'organe) (extrait d'EtnaXios + notice bio-bibliographique)
→ Gemelle [extrait d'Ils s'avancèrent vers les villes]
→ Ils s'avancèrent vers les villes (lecture d'AP)
→ [Disparition] (extrait de Petits déportements du moi)
→ Rivière et Alaskas (lecture d'AP)
→ Une baie au loin (Turnermonpère) [lecture d'AP sur Une baie au loin (Turnermonpère)]
→ (maintenant je git)[extrait d'Une baie au loin (Turnermonpère)
→ Du jour à personne
→ (dans l'anthologie Terres de femmes) Je vis une histoire d'amour
→ (dans la galerie Visages de femmes de Terres de femmes) le Portrait de Françoise Clédat (+ un extrait d'EtnaXios)

Françoise Clédat | Les parentés inhumaines

■ Françoise Clédat
sur Terres de femmes


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