Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 14,1-6.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi.Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : “Je pars vous préparer une place” ?
Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi.
Pour aller où je vais, vous savez le chemin. »
Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? »
Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. » Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)
tertiaire dominicaine, docteur de l'Église, copatronne de l'Europe
Le don du Verbe incarné, chap. V, n° 21 (Le dialogue, trad. J. Hurtaud, éd. Téqui, 1976, p. 74-75)« Personne ne va vers le Père sans passer par moi. » (Jn 14,6)
[Sainte Catherine a entendu Dieu lui dire :] Puisque je t'ai dit que du Verbe mon Fils unique, j'avais fait un pont, et c'est la vérité, je veux que vous sachiez, mes enfants, que la route fut coupée par le péché et la désobéissance d'Adam, de telle sorte que nul ne pouvait plus atteindre à la vie durable. Ainsi les hommes ne me rendaient plus par ce moyen la gloire qu'ils me doivent, puisqu'ils ne participaient plus au bien pour lequel je les avais créés. Dans ces conditions ma Vérité n'était pas accomplie. Ma Vérité est que j'ai créé l'homme à mon image et ressemblance pour qu'il possède la vie impérissable, pour qu'il partage avec moi et goûte la souveraine et éternelle douceur de ma Bonté. Mais, après que le péché eût fermé le ciel et les portes de la Miséricorde, tout accès lui fut fermé de ce côté. La faute produisit les épines et les tribulations de contrariétés multiples. (…) Dès qu'il eut péché, il fut assailli par un torrent impétueux qui toujours vient le battre de ses eaux ; il lui fallut endurer peines et tourments : tourments du côté de lui-même, tourments du côté du démon, tourments du côté du monde. Tous se noyaient dans ce torrent, et aucun, avec toutes ses justices personnelles, ne pouvait arriver à la vie éternelle. C'est pourquoi, voulant porter remède à de si grands maux, qui étaient vôtres, je vous ai donné mon Fils comme un pont, sur lequel vous puissiez passer le fleuve sans vous noyer. Ce fleuve, c'est la mer pleine de tempêtes de cette vie ténébreuse. Vois donc quelles obligations la créature a envers moi, et combien elle est ignorante, pour vouloir encore se noyer et ne pas accepter le secours que je lui ai donné.