Marcher, marcher, combien est belle,
À la nuit, la poudre d'or sous nos yeux.
Marcher, marcher, chanter le pas et la ferveur
À la lumière des dernières lampes
Dans une pièce qui n'est pas la mienne,
Je lis le livre clair d'un poète
Tandis qu'une lumière diffuse
Peint doucement les pages.
Quelques voix d'enfants me parviennent,
Roulant dans l'ombre de mon dos
Avant de s'évanouir dans le lointain
Où elles disparaissent à petits pas.
Je regarde les pages mais ne vois plus
Qu'une nuit infinie de traits blancs.
Mon esprit volette d'un signe à l'autre,
Puis s'évanouit à son tour dans l'air
Comme les vagues de voix blanches. Par la pensée, je touche
Le bruit d'une sirène casse le silence revenu.
Je retrouve mon esprit en miettes entre mes doigts.
le livre du crépuscule.
, Avril 2022 Joël Vernet, " À demeurer ainsi au bord d'un soir " in Œuvres poétiques, Tome I, , Voir est vivre, , 2023, pp.56,57. Poèmes et petites proses (1985-2021),
En couverture Jean-Gilles Badaire, LoireLa Rumeur Libre Éditions
J O Ë L V E R N E T )
Source
■ Joël Vernet
sur Terres de femmes ▼
→ L'oubli est une tache dans le ciel (lecture d'AP)
→ Carnets du lent chemin, Copeaux (1978-2016) [lecture d'AP]
→ Décembre 2010 | Joël Vernet, Carnets du lent chemin, Copeaux (1978-2016) [extrait]
→ [De Rimbaud [...] tu n'auras jamais rien su] (extrait de Mon père se promène dans les yeux de ma mère)
→ 30 août 1994 | Joël Vernet, Le Regard du cœur ouvert
■ Voir aussi ▼
→ (sur remue.net) Joël Vernet /marcher vers un ciel de pierre
→ (sur Le Nouveau Recueil) Joël Vernet, ou l'esthétique de la trace, par Sylvie Besson (fichier Word