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Le mardi de la 5e semaine de Pâques - Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 14,27-31a.

Publié le 09 mai 2023 par Crioult

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 14,27-31a.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé.
Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi.
Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez.
Désormais, je ne parlerai plus beaucoup avec vous, car il vient, le prince du monde. Certes, sur moi il n’a aucune prise,
mais il faut que le monde sache que j’aime le Père, et que je fais comme le Père me l’a commandé. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395)

moine et évêque

Le repaire des lions (La Colombe et la Ténèbre, trad. Canévet, éd. du Cerf, 1992 ; p. 103-105)

« Je vous laisse la paix. Que votre cœur ne soit pas effrayé. »

[« Viens du Liban, mon Épouse, viens du Liban, tu viendras, tu parviendras à partir des commencements de la foi, des cimes de Sanir et de l’Hermon » (Ct 4,8 trad. LXX utilisé par G. de Nysse).] C’est à juste titre que le Verbe fait mention des lions et des léopards, afin de rendre plus douce, par comparaison avec des choses déplaisantes, la jouissance de ce qui charme. (…) L’homme, ayant perdu autrefois la ressemblance de Dieu, a été changé en bête sauvage à l’imitation de la nature animale et est devenu léopard et lion par sa vie de péché. (…) La vie dans la paix devient plus douce après une guerre, et les sombres récits la rendent délicieuse. La santé est un bien plus doux aux sens de notre corps quand, au sortir des horreurs de la maladie, notre nature se rétablit. De même le divin Époux, pour faire croître dans l’âme qui monte vers lui l’intensité et la plénitude de la joie que lui donnent les biens, ne se contente pas de montrer à son Épouse sa propre beauté, mais il lui rappelle l’horrible forme des bêtes, afin qu’elle fasse davantage ses délices des beautés présentes, en faisant la comparaison avec ce contre quoi elle les a échangées. Peut-être aussi le Verbe prépare-t-il providentiellement quelque autre grâce pour son Épouse. Il veut en effet que, bien que par nature sujets au changement, nous ne glissions pas vers le mal par la faute de notre nature changeante, mais que par un progrès continuel vers la perfection nous nous aidions de cette disposition au changement pour monter vers les biens supérieurs et qu’ainsi le caractère changeant de notre nature nous rende impossible le changement en mal. C’est pourquoi le Verbe, en pédagogue et en gardien, pour nous éloigner du mal, nous rappelle les bêtes qui nous ont un jour dominés, afin que, nous détournant du mal, nous réalisions notre stabilité et notre immobilité dans le bien et, ne cessant de changer en bien, nous ne changions pas en mal.


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