Aujourd'hui est une allée. On y avance sans se retourner
Entre toi et moi tu as tendu l'élastique de la distance
Tes mains vont de mon visage à tes genoux. Ton visage est nu
et calme au-dessus de tes deux genoux. Et ça fait comme une
lumière qui se découvre. Je vais vers toi
Elle ne m'éclaire pas, elle m'élève
Le fait est que maintenant j'y suis. Comment ai-je fait pour
arriver là-haut ? Je ne saurais le dire. Ça s'est fait sans moi. Un
bonheur, le plus grand qui soit, m'a soulevé. Une grâce. Main-
tenant il me faut aller. Et d'abord tenir debout. Comment faire ?
Je ne suis pas comme toi, moi, je n'ai pas d'ailes
La règle est simple, facile à écrire : " Elle m'évite, je lévite "
Jean - Marc Sourdillon, " II, Sur le fil " in Aller vers, poèmes, Éditions Gallimard, 2023, pp. 83, 84, 85, 86.
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■ Voir aussi ▼
une lecture de L'Unique Réponse par Jean-Michel Maulpoix [PDF]
■ Note de lecture de Jean Marc Sourdillon
Terres de femmes ▼
Isabelle Lévesque, Le Fil de givre
Source
■ Jean Marc Sourdillon
sur Terres de femmes ▼
→ On naît (autre poème extrait de L'Unique Réponse)
→ Comme des frères
→ [Cet imperceptible oiseau très loin] (extrait de Dix secondes tigre)
→ Au commencement (extrait des Miens de Personne)
→ [Deux fois l'an, pendant l'été] (extrait d'En vue de naître)
→ Les Tourterelles (lecture d'AP)