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Train Train

Publié le 17 août 2008 par Nathalie Seguenot
Patapoum, patapoum, patapoum. Les roues avancent lentement. Frottement du fer contre le fer. Puis le rythme est donné. Un peu plus vite. En cadence. Le train train s’enfuie vers d’autres contrées. D’autres journées. D’autres âmes torturées. Je profite de ce calme apparent pour regarder dehors. Jouent mes filles aux visages souriants. Se plisse parfois le front de mon amant. Se déchirent mes soucis sous el vent. S’arrache mon cœur. A quoi bon ? Première gare : mon enfance. Oubliée. Trop à raconter. Trop à se draper sous de longs voiles noirs. Trop à céder. Le voyage reprend. Toutes ces activités qui donnent vie à la vie. Magasiner, cuisiner, nettoyer. Parler, comprendre, écouter. Habiller, laver, déshabiller. Petits corps frêle qui, toujours, me sourie. Boucles rousses pour yeux vert malice. Ou casque d’or pour regard myosotis. Si petite. Si grande. Deux anges se penchent à la portière pour me câliner. Second arrêt : ma première vie. Un travail sans joie. Du harcèlement quotidien. Des transports à revendre. Un mari. Un ennui ! Pas d’amour. Ni de retour. Face cachée contre sol, je me suis évanouie. Perdue. Trop penchée à a fenêtre. Larguée. La clepsydre en a eu assez : divorcée. Et ce paysage qui défile sous mes yeux qui m’appelle. Je te vois, toi et tes yeux bordés de soie. Toi et tes mains douces qui se tendent. Toi et ton cœur rempli d’amour. Tu cours pour me rattraper. Me dire combien tu es là. Pour moi. Au creux de moi. Le train train ne s’arrête plus. Je suis là, à tes côtés et je regarde au dehors. Je ne sens plus la gène ni le désarroi. Je me suture à toi. Comme un point chirurgical qui se dissimule en toi. Invisible. Et j’oublie le reste. L’avenir nous tire hors de l’ire qui me consume. Avec toi. toujours.

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