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Le lundi de la 9e semaine du temps ordinaire - Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 12,1-12.

Publié le 05 juin 2023 par Crioult

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 12,1-12.

En ce temps-là, Jésus se mit à parler en paraboles aux chefs des prêtres, aux scribes et aux anciens : « Un homme planta une vigne, il l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage.
Le moment venu, il envoya un serviteur auprès des vignerons pour se faire remettre par eux ce qui lui revenait des fruits de la vigne.
Mais les vignerons se saisirent du serviteur, le frappèrent, et le renvoyèrent les mains vides.
De nouveau, il leur envoya un autre serviteur ; et celui-là, ils l’assommèrent et l’humilièrent.
Il en envoya encore un autre, et celui-là, ils le tuèrent ; puis beaucoup d’autres serviteurs : ils frappèrent les uns et tuèrent les autres.
Il lui restait encore quelqu’un : son fils bien-aimé. Il l’envoya vers eux en dernier, en se disant : “Ils respecteront mon fils.”
Mais ces vignerons-là se dirent entre eux : “Voici l’héritier : allons-y ! tuons-le, et l’héritage va être à nous !”
Ils se saisirent de lui, le tuèrent, et le jetèrent hors de la vigne.
Que fera le maître de la vigne ? Il viendra, fera périr les vignerons, et donnera la vigne à d’autres.
N’avez-vous pas lu ce passage de l’Écriture ? ‘La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux !’ »
Les chefs du peuple cherchaient à arrêter Jésus, mais ils eurent peur de la foule. – Ils avaient bien compris en effet qu’il avait dit la parabole à leur intention. Ils le laissèrent donc et s’en allèrent.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

pape et docteur de l'Église

Livre XIII, SC 212 (Morales sur Job, trad. A. Bocognano, éd. du Cerf, 1974 ; p. 253-255 ; rev.)

« Ils avaient bien compris que Jésus avait dit la parabole à leur intention » (Mc 12, 12)

La sainte Église sait garder la vigueur de sa discipline en la tempérant de mansuétude, tantôt n’épargnant pas les méchants en paraissant les épargner, tantôt au contraire les épargnant en paraissant ne pas les épargner. Mais nous le montrerons mieux en exposant ce qui arrive d’ordinaire. Proposons donc aux regards de notre âme deux esprits déviés vivant au sein de l’Église, d’un côté un puissant, un effronté, de l’autre un homme doux, un subalterne. Qu’en cet homme doux, en ce subalterne, un péché sourdement chemine, le prédicateur est là, il semonce, il attaque, il blâme ce péché et, en blâmant le pécheur, il le libère du péché, il le rétablit dans le chemin de la droiture. (…) Au contraire, apprend-on que ce puissant, cet effronté a commis un forfait, on cherche l’heure de la semonce pour le mal qu’il a commis. Car si le prédicateur ne sait pas attendre l’heure opportune du blâme, il accroît en l’autre le mal qu’il attaque. Il arrive souvent, en effet, qu’un tel homme ne sache pas entendre la moindre parole de semonce. Devant sa faute, le devoir du prédicateur n’est-il donc pas de présenter à ses auditeurs, parmi ses admonestations pour le salut de tous, des fautes semblables aux méfaits de l’homme qui est à sa portée et qui ne peut pas encore accueillir une critique strictement personnelle, si l’on ne veut pas le rendre pire ? Mais que l’invective lancée contre la faute reste générale, la parole de blâme s’avance sans heurt jusqu’en son âme, parce que ce puissant, cet esprit dévié, ne voit pas qu’elle s’adresse particulièrement à lui. Que lui a donc fait son prédicateur ? En l’épargnant il ne l’a pas épargné, il n’a pas lancé des paroles de blâme contre sa personne et pourtant par-delà son admonestation générale, il a touché la plaie.


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