<<Poésie d'un jour
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à Anna Coudart
L’ombre se déporte peu à peu
-corps parti on ne sait où
Au soleil couchant
Les formes s’allongent
La nuit les confond.
Vouloir rejoindre.
La rive
Nous éloigne
Autant nager vers le large.
Tu aimerais rejoindre
Les derniers rayons du soleil.
La matière
Colle à la peau
Et tu ne peux t’en dégager.
Ce que tu écartes
Pousse à nouveau.
Nos mains ne vont
D’un corps à l’autre
Que peu de temps.
Elles ne savent aller profond.
Continue de nager dans la fraîcheur du soir
Il ne te reste que cela.
L’air circule
Se délite
Comme le sable.
Sois assuré
Les draps
Sont des frontières
Qu’on ne peut franchir.
Océan intact autour de toi.
Nos mains ne peuvent.
Le Perchoir
2012/2022
Jean-Louis Giovannoni, « Nos mains ne peuvent » in Tout corps entame, Gravures de Philippe Duthilleul, Æncrages &Co/ Écri(peind)re, 2023, pp.43,44,45.
Ph. © Fabienne Vallin
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