Voici une déclaration intéressante qui appelle réflexion. C’est toujours la même chose: quand le pouvoir est faible et impuissant, humilié même – par les banlieues – il est tenté de compenser par la grandiloquence et la magnificence en annonçant des mesures monumentales. C’est aussi une manière de provoquer la polémique et l’hystérie pour créer un rideau de fumée qui couvre l’échec. Sur le fond, il faut bien voir que les réseaux sociaux font partie des outils de la liberté d’expression, comme la presse, la radio, les médias. Les couper (à l’image du pouvoir communiste chinois) par exemple, serait une atteinte formidable à la démocratie et aux libertés. Nous avons ici la preuve que la nature idéologique du pouvoir actuel comporte une part d’autoritarisme, au sens, non pas d’autorité naturelle, mais d’arbitraire bureaucratique. La preuve en avait été faite quand les Français ont été assignés à domicile – avec un consentement général motivé par la peur – lors de l’Absurdistan sanitaire (2020). Les dirigeants sont-ils prêts à aller encore plus loin? Un pouvoir qui enferme les citoyens en s’appuyant sur la peur peur tout aussi bien s’en prendre à un vecteur de la liberté d’expression. Pire: ce qui est nouveau avec les réseaux sociaux, c’est qu’ils modifient le sens de la liberté d’expression. Avec les médias traditionnels, l’expression est à sens unique: de haut en bas. Les réseaux sociaux fondent une expression à double sens: toute personne peut donner son avis. Au regard du mépris des gens, qui inspire la classe dirigeante actuelle, ils sont donc à combattre.
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Pourquoi la banalisation de la grossièreté en politique
« A la première connerie… » (EM), « on va péter les comptes » (EDM), « emmerder les non vaccinés » (EM), « putain je suis français » (BLM), « bordéliser, bordel, bordelisation » (GD), les doigts d’honneur d’EDM à l’Assemblée, etc. bref la grossièreté est à la mode en politique, jusqu’au plus haut niveau du pouvoir qui en use et en abuse. Pourquoi? Il faut bien comprendre. Quand le politique est impuissant à régler les problèmes, il compense par la communication à outrance. En général, l’efficacité d’un politique est inversement proportionnelle à sa prolixité. Mais les mots simples ne lui suffisent pas. Dès lors le politique cherche à capter l’attention par tous moyen et la grossièreté en est un, privilégié. Pour être élu, il promet monts et merveilles, « un nouveau monde », un renouvellement, la transformation… Puis, face à la déception, il lui faut choquer pour exister. Le mot grossier frappe les esprits et donne l’illusion de la force. Il contribue à l’enfumage quotidien. Mieux: son utilisateur pense faire simple et populaire. La grossièreté intervient comme un clin d’œil à l’homme ou la femme de la rue… Par la même, il révèle le mépris du peuple, réduit à sa capacité de grossièreté. Le politique croit aussi se placer sur le même terrain que les émeutiers, les casseurs, en pratiquant un jargon vulgaire. La grossièreté est alors illusion de fermeté, de force. Le mot frappe à la place de la main. Absurde, le politique, en étant grossier, contribue au chaos, il donne raison au voyou en utilisant le même langage que lui.
Maxime Tandonnet
Ancien conseiller à la Présidence de la République sous Sarkozy, auteur de plusieurs essais, passionné d’histoire…
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