Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 14,22-33.
Aussitôt après avoir nourri la foule dans le désert, Jésus obligea les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, pendant qu’il renverrait les foules.Quand il les eut renvoyées, il gravit la montagne, à l’écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul.
La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire.
Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer.
En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils dirent : « C’est un fantôme. » Pris de peur, ils se mirent à crier.
Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! »
Pierre prit alors la parole : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. »
Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus.
Mais, voyant la force du vent, il eut peur et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! »
Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »
Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba.
Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! » Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Saint Charles de Foucauld (1858-1916)
ermite et missionnaire au Sahara
§ 109, psaume 55 (Méditations sur les psaumes; éd. Nouvelle Cité, 2002; p. 256-257; rev.)Appelons Dieu au secours !
Que vous êtes bon, mon Dieu, de nous répéter si souvent : « Appelez-moi à votre secours ; je viendrai à vous !.. Appelez-moi, je vous écouterai ! » (…) Appelons Dieu au secours dans la tentation ! Ne cherchons pas, dans la tentation, dans la difficulté, à lutter avec nos forces, avec les forces de la nature. Actuellement les esprits des ténèbres sont bien plus forts que nous, plus forts et plus fins ; naturellement notre concupiscence est bien forte et notre âme bien faible ; c’est une de ruses du démon de nous absorber tellement dès les premiers moments de la tentation, que nous faisons tous nos efforts, (quand nous les faisons), pour lui résister avec nos forces, mais sans penser à appeler au secours celui qui seul peut nous sauver, Dieu, ou notre bon ange, ou les saints. Il jette comme un voile autour de nous, pour nous empêcher de regarder en haut, de lever les yeux au ciel. Il tâche de nous rendre « muets » comme ces possédés de l’Évangile ; il nous absorbe et tâche que la pensée d’appeler au secours ne nous vienne pas. Et nous ayant ainsi séparés de tout ce qui fait notre force il ne nous vainc que trop facilement. Dès le début de la tentation, cherchons donc beaucoup moins à résister par nos propres forces qu’à appeler Dieu ; dès que nous nous sentons tentés, ayons recours à la prière, mettons-nous à prier, et ainsi, en un instant, nous remporterons une facile victoire, tandis qu’autrement nous serons toujours vaincus. Donc dans la tentation, prière, prière, prière !