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« L’islamophobie n’est pas un délit en France »

Publié le 19 avril 2024 par Observatoiredumensonge

Isabelle Surply, conseillère municipale d’opposition de Saint-Chamond (Loire), a été relaxée, ce jeudi 11 avril, par le tribunal correctionnel. Elle était poursuivie pour diffamation par la grande mosquée de Saint-Chamond. Elle revient sur cette affaire pour BV.

Inès Chopard. Pouvez-vous revenir sur cette affaire de l’imam de la mosquée de Saint-Chamond ?

Isabelle Surply. En 2021, je parle dans un tweet du prêche de l’imam de la grande mosquée de Saint-Chamond. Il y a plusieurs mosquées, à Saint-Chamond, celle dont nous parlons et une autre, turque. Le 21 juillet 2021, ils fêtent l’aïd à la grande mosquée et un morceau du prêche me choque. L’imam explique notamment que les femmes ne peuvent pas se comporter comme les femmes avant l’islam (sous-entendu les mécréantes) et doivent obéir à leur mari. J’isole cette séquence, je la publie et cela provoque un emballement médiatique. Gérald Darmanin reprend mon tweet en disant qu’il va limoger cet imam. Cela n’est pas en son pouvoir, car il n’y a pas de concordat avec l’islam de France ! Je prends donc cela pour un coup de com’. Quelques semaines plus tard, j’apprends par voie de presse que l’imam a été suspendu de ses fonctions, reçu au cabinet de la préfète et que son titre de séjour ne sera pas renouvelé. Il vit en France avec sa femme et ses trois enfants depuis huit ans, juste avec des renouvellement de titre de séjour. Je fais à nouveau un tweet de relance, et sur cette base-là, la mosquée de Saint-Chamond porte plainte. Je signale alors à la préfecture et à Gérald Darmanin d’autres faits relatifs à la mosquée de Saint-Chamond : elle rend hommage à un salafiste belge, elle affiche des petites filles voilées, elle demande aux femmes de rester chez elles pendant le Covid. Je relance avec le #Charia. De plus, il y a des prêches qui ne sont pas en français et relaient des imams sulfureux.

Donc, sur la base de tout cela, la grande mosquée de Saint-Chamond dépose plainte avec constitution de partie civile auprès du procureur de la république de Saint-Étienne. Après la destitution de leur imam, il y a un goût de représailles assez prononcé.

Les propos qu’on me reproche ont été à l’origine de l’expulsion de cet imam. Le 2 mai 2022, ce Comorien est reconduit aux Comores. L’ambassade des Comores approuve cette décision. Avant l’expulsion, j’ai reçu une mise en examen, je suis poursuivie pour diffamation publique et je trouve que ce n’est pas logique. La classe politique locale ne me soutient pas et Axel Dugua, le maire de Saint-Chamond, est allé inaugurer récemment cette même grande mosquée. C’est incroyable.

J’ai un passif avec les deux mosquées de ma ville, la relaxe de ce 11 avril concerne l’affaire de la grande mosquée.


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I. C. Avez-vous été entendue par la Justice dans le cadre de cette affaire ?

I. S. Oui, le 28 mars, j’ai été auditionnée au tribunal avec la partie adverse qui m’accusait de diffamation publique en raison de la religion. L’avocat de la mosquée expliquait que j’avais visé tous les musulmans. Ils ont voulu m’enfermer dans une essentialisation alors que je lutte contre l’islam radical.

I. C. L’avocat de la mosquée vous a reproché d’utiliser le champ lexical du terrorisme.

I. S. Oui, en disant cela, il assimile l’islam radical au terrorisme. J’ai maintenu mes propos concernant la charia. Je lutte contre l’islam radical qui a fait des morts, plus de 280 morts en France. La mosquée voulait m’enfermer dans une islamophobie, qui n’est pas un délit en France, ce n’est pas une infraction caractérisée. C’est une méthode de victimisation inventée par l’islam radical.

Je n’ai jamais visé tous les musulmans, mais juste une mosquée précise et les propos d’un homme, dans cette mosquée, qui affiche un islam rigoriste. J’ai pointé des signaux et des éléments, j’ai apporté des preuves que dans cette mosquée, il y avait un imam radical.

L’État me donne raison et Gérald Darmanin le fait expulser. Or, les élus locaux de la commune ne se sont pas exprimés dessus.

I. C. Comment s’est déroulée le procès ?

I. S. J’ai reçu un avis préalable de mise en examen et j’ai été auditionnée par les forces de sécurité intérieures, c’est-à-dire la police. Puis j’ai reçu une mise en examen définitive. Il y a eu plusieurs conclusions rendues par les avocats des deux parties. Dans un premier temps, ils ont nié avoir relayé les propos de l’imam salafiste. Ils ont également dit qu’ils n’obligeaient pas les fillettes à se voiler. Durant le procès, nous avons appris qu’il voulaient déposer à nouveau plainte mais qu’ils se sont découragés. C’est un mensonge. Durant tout le procès, il y a eu eu du mensonge et de la mauvaise foi. Selon eux, j’avais porté préjudice à la communauté, alors que la mosquée est immense, avec un terrain de 1.400 m², et jouit des largesses de la mairie. Je ne porte donc pas préjudice.

I. C. Comment cela se passe pour vous, à Saint-Chamond, maintenant ?


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