Magazine Journal intime

Le sourire de Marie-Hélène

Publié le 06 octobre 2008 par Pat La Fourmi
Le témoignage d'une Libanaise atteinte d'une forme grave de sclérose en plaques
sur L'Orient-Le Jour.com
extraits:

Le sourire de Marie-HélèneQuand Marie-Hélène, immobilisée dans son fauteuil roulant par une sclérose en plaques, sourit, peint et écrit avec sa bouche, le monde devient brusquement différent.
Marie-Hélène Abi Saab a quarante-trois ans et 27 ans d’immobilité quasi totale. Foudroyée par une sclérose en plaques, maladie cruelle qui lui a graduellement arraché son indépendance en pleine adolescence [...]
« Chacun a sa croix, dit-elle d’une voix imbibée de douceur, de tolérance et de pardon, la mienne n’est pas exceptionnelle, je n’ai pas à me plaindre… »
Et
pourtant…

Dépression
C’est un long parcours spirituel et personnel que Marie-Hélène a emprunté sur son fauteuil, roulant lentement sur des chemins ardus, pour arriver à accepter l’inacceptable.
Le comprendre et le justifier. On appelle cela la foi. Elle avait seize ans lorsque, après des fatigues répétées et incompréhensibles, le verdict tombe, comme une épée de Damoclès à jamais suspendue sur sa tête fragile.
Elle perd d’abord l’équilibre, un peu puis de plus en plus, puis, en 1995, l’usage de ses jambes, celui de ses mains quelques années plus tard, et, très vite, de sa liberté.
« À l’époque, j’étais lasse et désespérée. » [...]
Curieuse de la vie, passionnée de littérature arabe et de politique islamique, elle prépare actuellement son doctorat après une maîtrise en études islamiques dont elle est, à juste titre, très fière. « J’ai écrit dans Nahar el Chebab avant de perdre l’usage de mes mains. En 2001, poursuit-elle, je me suis mise à la peinture. » Le pinceau dans la bouche, qu’elle trempe dans de la gouache, elle entame un nouveau paysage.
 Marie-Hélène s’évade ainsi tous les jours. Dans ses promenades qui prennent des heures, elle marche dans sa tête. « J’ai pensé que si je pouvais peindre, je pourrais écrire. »

Renaissance
Avec cette même détermination et une technique qui réussit, elle a rédigé, lentement mais sûrement, quatre livres en langue arabe, à raison d’une page par jour. Le premier, intitulé La logique d’Aristote du point de vue du monde arabe, sera suivi par Le rêve brisé, un cri de révolte sur Gebran Tuéni. « Sa mort fut un choc pour moi », poursuit-elle.
Après avoir exposé ses tableaux au BIEL en 2008, après avoir terminé la rédaction d’un essai philosophique sur Dr Faust et s’être mise à l’ordinateur, spécialement adapté à sa condition, cette femme qui aime Sissi, Gone with the Wind ou My Fair Lady, est une belle leçon de courage. Elle cherche à présent un éditeur pour son dernier ouvrage Liban, Moyen-Orient, guerre ou paix, et des personnes sensibles à son art pour l’aider à continuer. Car le chemin est dur, à emprunter seule sur un fauteuil roulant, même si elle le fait avec courage et sérénité.
[...]

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