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La rocardisation de Royal ?

Publié le 05 décembre 2008 par Ferrailleur
La rocardisation de Royal ?


Comme Rocard, très populaire en son temps, avait été d'abord contenu (1980) puis neutralisé (1988) et enfin détruit (1994) par Mitterrand et ses séides, il semble que le même type de manoeuvre se joue en ce moment contre Ségolène Royal.

Bien sûr les deux personnages n'ont pas la même stature intellectuelle (même si, désormais, entre un Rocard un peu sénile et bouffi d'orgueil mal placé et Ségolène Royal, on ne peut que préférer la deuxième). Ils ont tout de même un point commun: celui d'avoir réuni autour d'eux un groupe dynamique de rénovateurs et d'intellectuels prêts à se mettre au service du renouvellement des idées progressistes en France.

On ne voyait en octobre que les bisbilles Aubry-Delanoë en oubliant que, dès que les partisans de Royal s'avèreraient de nouveau relativement majoritaires, le jour venu, les ligues dissoutes allaient se reconstituer.

Et quelle reconstitution ! On pouvait le flairer dès la campagne des motions en entendant le triste sire Cambadélis nous donner sa version personnelle de la géographie du parti opposant d'une part un pôle de gauche-centre-gauche Hamon-Aubry contre un pôle centriste (= Delanoë) et un pôle de "droite" (sic !) = Royal.

Droitiser les ségolénistes, tel a été l'objectif caricatural (il faut dire qu'ils se sont certes aidés eux-mêmes en récupérant Valls) du Congrès de Reims construit autour du thème de la pureté socialiste contre les sociaux-traîtres vendus au capital Modem. Tout cela servi avec une bonne couche de mauvaise foi et une bonne dose de culot.

D'où ce congrès politicard digne des pires années les plus sectaires du PS et puis tout ce qui a suivi lors de la fameuse élection à "42 voix" de la Première secrétaire et dont nous avons déjà dénoncé ici la mise en scène.

En fait, je suis très étonné que les grands médias n'aient pas depuis longtemps mis en lumière la stratégie TSS poursuivie avec une assez remarquable constante par les ligueurs depuis plusieurs mois. A quoi bon gloser sur les rencontres post-élections entre Royal et Aubry ou feindre la surprise ce soir à l'annonce que le ségolénistes resteront à la porte de la nouvelle direction !

Tout cela nous l'avions écrit et prédit depuis notre modeste clavier. Je me souviens même avoir écrit en septembre que seul un score dans les 35-40% sur les motions rendrait Royal incontournable sinon tout serait fait pour l'évincer.

29% décidément trop juste, infiniment trop juste pour ce qui restera une victoire à la Pyrrhus.


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