Chronios et Paphnuce
Il disait encore ceci : « Il y a des qualités dans beaucoup d’âmes, dans les
unes bonté naturelle de pensée, dans les autres aptitude pour l'ascèse.
Seulement, lorsque ni l’action ni la bonté naturelle ne se produisent à cause
du bien lui-même, et que ceux qui possèdent ces qualités ne les attribuent pas
au Dieu qui donne les biens, mais à leur propre libre arbitre, à leurs dons
naturels, à leur capacité, ces gens-là sont mis par Dieu à l’abandon. Et quand
ils sont acquis à des pratiques honteuses, à des sentiments honteux et au
déshonneur, à cause de l’humiliation et du déshonneur qu’ils ressentent, ils se
débarrassent insensiblement, d’une certaine façon, de leur vanité à propos de
leur prétendue vertu. En effet, lorsque celui qui s’est enflé d’orgueil, en se
prévalant de la bonté naturelle de ses discours, n’attribue pas à Dieu ce bon
naturel, ni le don gratuit de sa science, mais à son application ou à sa
nature, Dieu éloigne de lui l’ange de sa providence. Quand celui-ci s’est
détourné, celui qui se prévalait de son bon naturel est terrassé par
l’Adversaire et tombe par sa présomption dans le dérèglement. Et ceci se
produit afin que, une fois parti le garant de la tempérance, leur discours
devienne indigne de crédit : les gens pieux fuient alors l’enseignement venant
de semblable bouche comme une fontaine contenant des sangsues, de sorte que
s’accomplit ce qui a été écrit : Dieu a dit au pécheur : Pourquoi
racontes-tu Mes jugements et reprends-tu Mon alliance en ta bouche ?
»
évêque Pallade :
vies
d'ascètes et de Pères du désert