Magazine Journal intime

Aimer trop aimer

Publié le 23 février 2009 par Louloute01
Aimer trop aimer C'est l'histoire de trois copines, trois copines de galère, de tranchées même. Qui se sont rencontrées, connues et aimées à une époque où se mettre la tête dans une poubelle était une alternative quotidiennement envisagée ! Trois copines qui se connaissent depuis... plein d'années maintenant (je ne dis pas combien, ça en fait se sentir vieille certaine...). Après avoir sillonné la France, il semblerait qu'elles se rejoignent enfin dans la même région (ben quoi, la Normandie, c'est l'anti-chambre de Paris non? Je vais me faire jeter des pommes et du calva moi !).
Et ce week-end, c'était un spécial nostalgie, un spécial amitié, un spécial Patapon ! C'était comme avant et comme jamais, c'était à mourir de rire et à tomber de fatigue. Sur fond de visite parisienne intensive, il y a eu... des coups de peluches, des photos mal cadrées, des secrets échangés autour d'un dernier verre, des brushings loupés et des souvenirs évoqués.
On a fait du chemin depuis l'époque des cours de maths, on est devenues des grandes, pas toujours comme on aurait cru d'ailleurs. On est toujours aussi drôles, on rit toujours aux mêmes bêtises, on a des langages rien qu'à nous... Mais on a presque des métiers, presque des amoureux, presque des chats, presque des rêves à moitié réalisés! On sait que demain ne sera pas tout ce qu'on croyait qu'il serait. On ne se raconte plus des histoires à dormir debout mais on continue à y croire !
Quand je nous vois toutes les trois ou que je les contemple toutes les deux, j'ai le coeur qui se remplit d'amour, tellement que j'en ai mal, tellement que le bonheur ça brûle les doigts. J'ai passé ma vie à trop aimer les gens, à trainer avec moi des sacs entiers remplis d'amour. Mais que voulez-vous que les gens en fassent ? C'est encombrant tout cet amour, ça colle, c'est chiant, c'est gnangnan et parfois même c'est exigeant. J'ai progressé pourtant puisqu'à une époque je n'aimais plus personne, que j'avais verrouillé et gelé tout ça, que j'avais mis mon coeur dans le coma pour qu'il tienne le choc. Et puis j'ai recommencé à aimer, un peu trop toujours. Mes amis, ma famille, mes collègues, les garçons d'un soir et les filles d'une après-midi, je leur donne à tous des sourires, des paroles de bisounours, des preuves d'humanité pour tenter d'avoir un peu de cet amour en échange, pour une seconde de chaleur, pour un moment unique. Si l'on me râpait, on pourrait avoir des copeaux d'amour à mettre sous sachet. Il faudrait que chaque matin tout ce surplus d'amour soit avalé par les tuyaux de la baignoire, pour que j'affronte chaque jour avec dédain, mépris et indifférence. Que je débranche mes nerfs, que j'anesthésie mes sentiments, que je sois froide et réfléchie, que je cache mes sentiments au fond de moi.
Mais lorsque nous sommes toutes les trois, je suis moi, sans me demander d'où viendra la prochaine attaque, la prochaine déception, sans chercher à être celle que je ne suis pas.
C'était un chouette week-end quand même...

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