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Sur place

Publié le 29 août 2007 par Malicelasouris
Je me suis toujours relevée, intraitable,téméraire, boulimique de vie avec frénésie au point de me détruire pour oublier les douleurs. Plus j'avais mal plus je me battais et plus je sombrais, créant un conflit entre mon intellect en "surchauffe", mon émotionnel étouffé et mon éducation qui me poussait à encaisser. J'ai sombré dans la dépression à la rencontre du père de ma fille,  fatiguée par ce travail ou tout se passait mal. Je venais d'être placée dans un foyer pour hommes célibataires alors que je digérais l'instruction pour viol qui se cloturait en non lieu, goutte d'eau de trop. J'avais beaucoup donné dans ma vie professionnelle pour oublier mes désordres en tous genres, je gagnais le droit de recommencer sous la coupe d'une chef tyrannique et agressive. j'étais terrorisée, démotivée, je n'en pouvais plus. Et puis les crises de boulimie me dominaient, je les acceptais enfin comme des signaux. On a toutes nos raisons de tomber entre de mauvaises mains...Nous ne sommes pas faits pour être seuls et quoi de plus normal que de chercher du soutien et de l'amour quand ça ne va pas... Mais l'être humain est aussi égoiste, apeuré, n'aime pas être confronté à ce qui rapelle que nous sommes vulnérables.   Je ne savais pas que j'y étais, élevée dans la violence et le désamour, habituée à la dureté, à rire pour ne pas pleurer.   Je dégageais quelque chose qui me rendait attirante pour les faibles, la force de celle qui cache qu'elle a mal, on m'a souvent dit  "j'ai l'impression que tu peux tout porter". Je ne disais jamais non, acceptais tout et virais en pleurs ou colères quand je me sentais mal et ça arrivait vite. Qualifiée d'hystérique, certains me pardonnaient parce que je me faisais pardonner au lit, mais ça avec les hommes bien ça ne marche pas...J'ai eu alors cette phase blessante ou mon pouvoir de séduction ne fonctionnait plus, l'impression que mes changemens me rendaient moins désirables, c'est juste que ça ne faisait plus de moi juste un objet consommable.   Quand j'ai rencontré le père de ma fille, je n'étais "pas trop mal dans ma vie de célibataire", je faisais du sport, j'avais arrêté de fumer, stoppé les excès, j'avais des aventures avec des garçons gentils, j'oubliais que j'avais cette forte envie de couple.  Je n'ai pas su me préserver de cette relation, j'ai été piégée par les sentiments, fragile émotionnellement. Mais même si ça a été dur, j'en ai appris beaucoup sur moi. J'ai beaucoup évolué ces deux années, j'avais besoin de cette relation pour évacuer ce qui me faisait souffrir. Je dois admettre qu'il "s'en est pris plein son grade", pour mes violeurs, pour mes parents, pour tous ceux qui m'ont fait mal. S'il est resté c'est qu'il avait besoin de ça aussi, parce que je verbalisais, qu'en ne le quittant pas je lui donnais le sentiment d'être utile, d'être bon puisque je me raccrochais à lui. Seulement,  la relation continuait tant que j'avais besoin de lui, j'avais une vie de maitresse alors qu'il est célibataire et qu'il voulait que ça reste ainsi... Il me disait que " j'allais me réveiller un matin et le quitter". Je riais, on ne quitte pas un courant d'air...   Enfin...   Hier je suis allée me promener en ville et JE ME SENTAIS BIEN, légère, à la recherche de rien, juste ici par plaisir. Avant je n'osais jamais traverser une terasse remplie, par peur des regards, alors que ivre je pouvais m'exhiber en boite de nuit. Hier je n'ai pas eu le sentiment de trébucher, j'ai marché tout simplement, sans poids. Je n'ai pas eu besoin de dépenser pour me donner contenance. C'est long, si long, d'apprendre à ne pas se sentir mal, mais des jours comme hier n'ont pas de nom tellement c'est bon.

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