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Le livre de la jungle

Publié le 23 avril 2009 par Dalyna

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Il est tout content le nouveau ministre de l’immigration, tout fier d’avoir trouvé sa petite formule choc du jour : « La loi de la jungle ne règnera plus ». La jungle, vous entendez bien. Depuis hier, j’entends les médias qui répètent inlassablement ce terme sensé désigner le quartier de Calais où vivent les migrants. Pas un seul de ces médias ne relèvera la violence d’un tel terme pour qualifier l’endroit où vivent non pas des animaux sauvages, mais des humains. Des migrants, des sans-papiers, des clandestins, tout ce qu’on voudra comme qualificatif tous plus ignobles les uns que les autres… mais des humains. Quelle honte d’avoir un ministre qui ose rabaisser des hommes au rang d’animaux sous prétexte qu’ils n’ont pas de papiers ! Quelle honte d’avoir des médias qui relayent ce terme scandaleux sans même en relever la violence, sans même interroger le sens d’une telle déclaration ! Quelle honte pour le pays des droits de l’homme et du citoyen. Elle fout quoi la parachutée au secrétariat d’Etat des droits de l’Homme pendant ce temps là ? Elle doit sans doute être encore trop occupée à analyser le discours d’Ahmadinejad. Oh la la que c’est choquant ce qu’il a dit ! Ca nous va bien de dire ça tandis que chez nous, la loi de la jungle ne règnera plus.

Luc Chatel disait hier à propos du saccage de la sous-préfecture de Compiègne : « La violence n’est jamais une réponse et une solution ». Tout dépend de qui en use et vers qui elle est destinée. D’un côté, « le livre de la jungle » passe comme une lettre à la poste. Sous prétexte que des gens n’ont pas de papiers, on a le droit de les qualifier de toutes les horreurs qui nous passent par la tête, quitte à leur enlever leur dignité d’homme. Ce n’est pas une violence ça.

De l’autre côté, on a une ministre de l’Intérieur qui se rend à la sous-préfecture de Compiègne dont l’entrée a été « saccagée » par les Continental de Clairoix. Là, tout de suite, ce sont des « actes inqualifiables ». Alors Alliot-Marie, ce serait bien qu’un jour, elle ose enfin qualifier quelque chose, parce que la plupart de ses discours se résume à « c’est inacceptable », « c’est intolérable », « c’est inqualifiable », « indéfinissable »… Ouais ben qualifie, ça commence à être lourd là. Qu’est-ce qui est qualifiable, tolérable, acceptable alors ? Se retrouver au chomdu viré comme une merde après 20 ans de bons et loyaux services ? C’est ça qui est acceptable ? Dexia que la France et la Belgique ont bien renflouée et dont le dirigeant part avec 820 000 euros, ça c’est sûr, c’est acceptable aussi !

C’est sûr, avec toutes ces bêtises, moi ce ne sont pas les portables qui me donnent des vertiges ou des maux de tête, ce sont plutôt les programmes que diffusent nos ondes qui me posent problème. A ce propos, elles vont être sympa les petites réunions avec Bachelot pour son « Grenelle des radiofréquences ». Pour calmer le jeu au niveau des inquiétudes sanitaires des français, ils ont décidé, tenez-vous bien, de se réunir pour une concertation avec des élus, des « experts », des opérateurs de téléphonie mobile (of course)… mais AUCUN médecin à l’horizon ! C’est pas un gag sérieux ? Non, ce n’est pas un gag. C’est juste acceptable comme tout ce qui vient de ce gouvernement depuis le début.


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