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Le chateau de tiffauges et ses armes du moyen-age

Publié le 26 septembre 2009 par Caspersky

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BEFFROI

Essentiellement un échafaudage en bois, trés solide, pouvant supporter des charges considérables, et qui a, en général, la forme d'une tour. Il fut utilisé d'abord comme machine de guerre, dans l'attaque des remparts. Un dispositif d'abattant permettait aux archers d'assaillir facilement les défenseurs qui se trouvaient sur le rempart.

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Cet engin d'assaut est connu depuis l'Antiquité sous des noms divers selon sa forme : sambuque, hélépole, truie, tour roulante, etc.
I1 s'agit avec cette tour, souvent énorme, d'attaquer la forteresse au sommet des murailles et de s'y introduire. Le beffroi peut être de construction simple, et comporte alors un pont-levis à son sommet. Une série de plates-formes permet à une centaine d'archers et d'arbalétriers de se tenir prêts à l'investissement de la place.
Ces machines sont amenées au pied des murailles par un système de mouflage.
Le beffroi devient une véritable « forteresse roulante » lorsque les ingénieurs y adjoignent un bélier à la base, et un trébuchet installé au sommet, telle la « truie » construite à La Réole en 1324 par Charles de Valois, puis prise par le duc d'Anjou lors du siège de cette ville en 1373 : cent hommes pouvaient se placer à l'intérieur et elle lançait de grosses pierres. Elle fut louée par Duguesclin en 1377 pour assiéger Bergerac puis vendue sans doute en 1474 - aux Génois qui assiégeaient Chypre.
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Un chroniqueur rapporte les combats lors du siège de Kéryneia : « Par la terre, on apporta une machine de guerre appelée truie comme la femelle du sanglier - à trois étages ainsi que trois autres machines avec lesquelles ils combattirent vioIemment. La première machine était une forteresse de bois à trois stages. A l'intérieur il y avait un bélier et, avec tous ces instruments là, elle pouvait percer les remparts de la forteresse... »
Au XlVe siècle, Vigevano, dans son « Traité militaire », dessine un char d'assaut » sur roues.

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COUILLARD (premier plan)

XIVe - XVIe siècle
Portée : jusqu'à 180 m
Boulets : de 35 à 80 kg
Cadence de tir: jusqu'à 10 coups/h
Servants : 4 à 8 + les artisans
C'est la machine à contrepoids la plus perfectionnée. Ses deux huches (ou bourses) articulées facilitent la manutention de l'engin en divisant par deux les charges à manier. La construction s'en trouve simplifiée, puisqu'un seul poteau suffit. Celui-ci est parfois solidement planté dans le sol ou, plus souvent, sur un châssis en bois. Les contrepoids des premiers couillards étaient des grands sacs en cuir remplis de terre. Plus tard, ils furent remplacés par des huches en bois et en fer riveté remplies de métal. Leur poids variait de 1,5 à 3 tonnes.
Les performances de cette machine sont inférieures à celles du trébuchet mais sa cadence de tir, cinq à six fois supérieure, avec une équipe très réduite, lui a permis pendant longtemps de concurrencer l'artillerie à poudre.
Un des engins, servi par une simple équipe de quatre hommes, a projeté des boulets de pierre de 35 kg à 180 m à une cadence de dix tirs à l'heure! On imagine aisément les ravages que pouvait provoquer un tel engin fonctionnant jour et nuit.
Quant à son étymologie, Napoléon III remarqua déjà qu'un seul coup d'oeil sur sa silhouette suffisait à la comprendre.

MANGONNEAU A ROUE CARRIER (second plan)

XIIe - XVe siècle
Portée : 150 m
Boulets : jusqu'à 100 kg
Cadence de tir faible : 2 tirs/h
Servants : 12 + les artisans
Engin à contrepoids fixe, nommé par Gilles de Rome « trabatium ».
Les premières machines de jet ne sont pas très bien équilibrées. Les ingénieurs n'ont pas encore compris les avantages du poids articulé qui équipera plus tard les trébuchets. Aussi, faut-il, pour rabattre le mât, des efforts considérables, nécessitant un treuil entraîné par de grandes roues : celles-ci sont actionnées par des hommes soit de l'intérieur, soit de l'extérieur.
L'appellation « carrier » provient du fait que ces treuils à roues, connues depuis l'Antiquité, équipaient notamment les carrières de pierre.
Le mangonneau possède un contrepoids fixe de plusieurs tonnes. Des cordes sont parfois ajoutées pour donner plus de rapidité au mouvement et permettre un meilleur décrochement de la fronde.
Il faut un important système de poulies et de treuil pour le réarmer et sa cadence n'excédait pas deux à trois tirs à l'heure. Ces machines présentent un gros défaut: la masse de terre ou de pierre contenue dans la huche du contrepoids finit toujours par se déplacer, provoquant des àcoups et des vibrations. Ces effets sont néfastes pour la charpente et nuisent à la précision de tir.
Cette machine sera utilisée jusqu'au XVe siècle. L'inventaire de l'artillerie du prince de Savoie, en 1433-1437, nous livre le détail des pièces qui constituent la machine dite « la Ruine ». Dans cet inventaire, Pierre Masuerieus; chef des pièces d'artillerie du seigneur, précise que « le dit engin a et possède 2 colonnes pour les roues nécessaires au même engin [. . . ] , de même 48 barres pour faire tourner les dites roues [...], de même une grande colonne de 28 pieds de long [...], de même 2 soles ou traves chacune de 32 pieds de long [ . . . ] , de même pour le dit engin 2 arches ou arcades dans lesquelles on pose les pierres... ».

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TREBUCHETS

XIIe - XVIe siècle
Portée : jusqu'à 220 m
Boulets : jusqu'à 125 kg
Cadence de tir faible : 1 à 2 coups/h
Servants et main-d'oeuvre spécialisée : de 60 à plus d'une centaine d'hommes, toutes fonctions confondues
De l'occitan « trebuca » (qui apporte les ennuis, ou par analogie avec la balance de précision.
Les ingénieurs pensent à articuler le contrepoids (pouvant aller jusqu'à 18 tonnes), créant une machine nommée la biffa mais aussi bride, brède, et plus couramment trébuchet.
Les rapports géométriques pythagoriciens sont appliqués de manière plus systématique à la construction de ces machines, et le génie militaire médiéval peut enfin considérer comme la « science exacte ».
Au cours d'essais récents, un trébuchet en charpente de chêne, d'une verge de 11,40 m et d'un contrepoids total de 5,6 tonnes, a projeté un boulet de 56 kg à 212 m et plusieurs projectiles ont atteint strictement le même point d'impact.
Une autre reconstitution réalisée en 1998 a projeté 125 kg à 170 m. Il était prévu d'atteindre 250 m mais des conditions climatiques particulièrement mauvaises n'ont pas permis d'aller jusqu'au bout de l'expérimentation. Toutefois, les boulets ne dépassaient pas les 300 livres (125 kg). Ceux qui ont été retrouvés à Carcassonne, Blanquefort (Gironde), à Montségur confirment cette affirmation. En revanche, il existe des boulets atteignant 300 kg au château de Saône, en Syrie, mais il s'agit là d'une exception.
La portée du tir courante est d'un peu plus de 200 m pour un boulet de pierre d'une centaine de kilos. L'objectif de cet engin est de marteler un endroit précis d'une muraille, de préférence un point faible, tel qu'une archère ou des latrines, dans le but d'ouvrir une brèche. La parade possible pour les défenseurs consistait à remplacer la muraille endommagée par une double palissade de madriers et de terre. Cet ensemble mou absorbe le choc des boulets et oblige l'assaillant à frapper à d'autres endroits.
Ces engins ont une cadence de tir faible, un à deux tirs à l'heure. Mais il s'agit d'une véritable arme de dissuasion, puisque de nombreuses places fortes ont capitulé à sa simple vue!
Pour son ouvrage sur « L'architecture militaire dans le Rouergue au Moyen Age », l'historien Jacques Miquel a soigneusement étudié les documents comptables de l'époque, riches de renseignements sur ces machines utilisées.
On y apprend que la verge d'un trébuchet, longue d'une dizaine de mètres, est faite d'un bois très dur, le sorbier, et que ces machines étaient consolidées par des tirants et des chevilles de fer, certaines pesant jusqu'à 20 livres (10 kg). Des détails sur les cordages, le cuir de la poche de fronde, sur les différentes pièces de la charpente et leur longueur ont permis par recoupement avec d'autres documents comptables, notamment ceux d'Aquitaine, de reconstituer fidèlement ces machines d'époque.

LA BOMBARDE

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La bombarde est une pièce d'artillerie apparue pendant la Guerre de Cent Ans qui lançait des boulets de pierre ou de fer. Son manque de précision et sa faible cadence de tir rendaient la bombarde plus effrayante et démoralisante que meurtrière.


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