Magazine Journal intime

Horreur ! Quel cinéma ! =^.^=

Publié le 28 septembre 2009 par Cassandre
J'ai des goûts hétéroclites, mais ça, si vous venez sur mon blog assez régulièrement, vous l'aurez certainement noté. Mais il y a certaines constantes : j'aime des choses bizarres, voir horribles pour d'autres. Le cinéma dit "d'horreur" en fait partie.
Pourquoi un tel attrait ? Pour faire de la psychologie de bas étage, je dirais que c'est parce que c'est tellement "horrible", justement, que c'en était pire qu'à la maison. Et que si c'était pire, alors je pouvais mieux supporter mon quotidien. En tout cas, c'est la conclusion à laquelle j'en suis venue au bout de toutes ces années, et ne vaut, bien sûr, que pour moi.
Il y a aussi l'attrait pour ce qui est "magique", "puissant" et qui peut "changer" le cours des choses, en bien ou en mal.
Bref, je ne saurais vraiment expliquer pourquoi j'aime, mais c'est indéniable, tout ce qui est "horrible" m'attire. Comme tout ce qui est mignon aussi, mais ce n'est pas le sujet du jour. Laissons Totoro dans sa forêt et voyons un peu ce que peuvent nous raconter Freddy ou Jason.
Pour que ce soit "horrible", il y a des éléments obligatoires, il faut que le film surcite une peur / angoisse de caractère morbide. Pas ce que peut procurer un bon thriller comme Psychose ou American Psycho, non, il faut que ce soit bien "sanglant" ou "monstrueux".
Donc, concernant ma modeste personne, rentrent dans la catégorie "films d'horreur" des long métrages tels que les Vendredi 13, Hellraiser, Freddy, Shinning, les Zombies (de Romero entre autres), Halloween, l'Exorciste, Damien (The Omen)...
Et je laisse de côté des films comme le Projet Blair Witch, Ring, Dead Zone, Dracula (Coppola surtout, mais tous en général) ou encore Doom, qui sont pour moi des dérivés ou des genres à part.
Encore plus à part sont les films dit "gore" où le sang coulent à profusion, limite même trop, mais qui n'en sont pas moins intéressant à mes yeux, ils sont juste "différent".
Il faut aussi noter qu'avec l'évolution des moeurs, des sensibilités et des époques, ce qui était autrefois qualifié d'horreur peut ne plus l'être ("Les dents de la mer" par exemple) aujourd'hui pour une majorité de personne, mais le rester pour d'autres, plus sensibles.
Ce genre existe depuis que le cinéma existe, le premier film d'horreur durait 2 min et s'appelle "le Manoir du Diable", de Méliès (1896), mais ce sont les allemand avec le cinéma expressionniste des années vingt qui va vraiment lancer le genre grâce à des films tels que "Le Golem" de Boese et Wegener puis le chef d'oeuvre "Nosferatu" de Murnau en 1922.
Pendant ce temps, aux Etats-Unis, le premier film du genre sort en 1925 et s'intitule "The Hunchback of Notre-Dame" de Worsley, suivi en 1925 par le "Fantôme de l'Opéra" de Rupert Julian.
L'horreur n'y est pas présente réellement graphiquement mais de façon encore subtile, ou dans les termes abordés, principalement les Vampires, mythe entre les mythes.
Les premières scènes véritablement "horribles" apparaissent dans "Intolérence" de Griffith (une décapitation) et dans le "Chien Andalou" de Buñuel (un oeil découpé en gros plan).
Puis suivent les adaptations de livres classiques du genre dans les années 30 à 40 avec "Dracula" (Brahm Stoker adapté pour la première fois, "Nosferatu" n'ayant pas obtenu les droits officiel, s'était seulement "inspiré" du livre) de Browning, "Frankenstein" de Whale (livre de Mary Sheley) ou encore "Dr Jeckyll et Mister Hyde" de Mamoulian (livre de R.L. Stevenson, le même que pour "L'île au trésor").
Ensuite, avec la peur du nucléaire, la guerre froide et la chasse aux sorcières de Mc Carthy, l'horreur s'est introduit dans les films de science-fiction. D'où la difficulté maintenant de définir le genre. Et c'est ainsi que nait "Godzilla" de Honda (1954) où notre ami est le résultat d'une mutation suite à des essais nucléaires. Et "L'invasion des profanateurs de sépultures" (adaptation du roman éponyme de Jack Finney et porté à l'écran par Don Siegel, 1956) est emprunt du sentiment que tout le monde peut être son ennemi, merci la guerre froide (un autre très bon film avec cette même empreinte : "La Chose d'un autre monde" de Nyby d'après la nouvelle de Campbell, 1951).
Enfin, les expérimentations scientifiques sont aussi une source d'angoisse, et c'est comme ça qu'on se retrouve avec un film qui sera remanié par Cronenberg en 1986, "La mouche Noire" de Neumman (1958) avec l'excellent Vincent Price en scientifique défiguré par son expérience loupée.
Pour la France, ce qui pourrait se rapprocher le plus de ce genre cinématographique serait "les yeux sans visage" de Franju en 1960. Certains y ajoutent "Les Diaboliques" de Clouzot (1955), mais je ne suis pas d'accord. C'est plus un drame voir plutôt un précurseur de ce qu'on nommera plus tard un "thriller" plutôt que de l'horreur.
Suivent les années 60, et une profusion de très très bons films en la matière. Vincent Price est un des acteurs les plus en vue dans le genre. Et mon préféré, donc, je ne suis pas du tout objective.
De multiples nouvelles d'Edgar Allan Poe sont portées à l'écran par Roger Corman et connaissent un franc succés :
- La chute de la maison Usher (1960)
- La chambre des tortures (1961)
- Le corbeau (1963)
- Le masque de la mort rouge (1964)...
Mais on retiendra surtout Corman pour l'inoubliable "Petite boutique des horreurs" (1960) qui sera repris en 1986 par Franck Oz.
Dans le même temps, c'est la société de production Hammer qui va sortir un pléthore de films en Angleterre. C'est la série des Quatermass qui va décider la société a exploiter le filon de l'horreur ("Le monstre" de Val Guest en 1956 qui en marquera le début). On retiendra surtout le réalisateur  Terence Fisher et ses :
- Frankenstein s'est échappé (1957, avec les deux acteurs phare du studio : Christopher Lee et Peter Cushing)
- Le chien des Baskervilles (1959)
- Dracula Prince des Ténèbres (1966)
- La nuit du Loup-Garou (1964)...
Pour l'Italie, je retiens avant tout Mario Bava qui rencontrera le succès avec son film (d'horreur forcément) "Les trois viages de la peur" en 1963 après avoir déjà réalisé plusieurs films depuis 1946, mais qui sont qualifiés jusque là de "mineurs". Suit une renommée non démentie grâce au "Corps et au fouet" (1963) ou "Opération peur" (1966). Mais Bava ne signe pas que de l'horreur, c'est lui qui est à l'origine du genre "Giallo" avec "Six femmes pour l'assassin" (1964). Ce genre est la rencontre entre le cinéma policier, d'horreur, fantastique et érotique... les deux principaux réalisateur sont Bava et Argento. Et pourquoi "Giallo" (jaune) ? Simplement les romans policier de l'époque avaient une couverture jaune.... ^^"
Bref, revenons à nos moutons et à l'évolution du film d'Horreur. Le genre Gore voit le jour avec mon très cher Hershell Gordon Lewis en 1963 avec "Blood Feast", je vous avais déjà parlé de lui dans cet article.
Je passe un peu sur les années 60 pour arriver dans la décennie peace & love mais pas tant que ça :)
C'est là qu'entre en scène notre ami Argento avec "L'oiseau au plumage de cristal" (1970) adaptation de la "belle et la bête" mais mon préféré restera sans doute "Profondo Rosso" (1975, en français "Les frissons de l'angoisse"). Il y aura aussi Fulci avec "la longue nuit de l'exorcisme" (1972) ou "l'emmurée vivante" en 1977.
On arrive à notre "Exorciste" et à "Rosemary's baby" puis "The Omen"... que j'ai cité dans mon texte initiateur du présent billet grâce à mon cher lecteur Jon Snow (et crac, je t'ai cité ;-) )
Il y a eu ensuite les mythiques "Massacre à la tronçonneuse" de Hooper en 1974 ou "La colline a des yeux" de Wes Craven en 1977.
Pour aller plus vite, on va dire que les principaux réalisateurs du genre à l'époque étaient : Wes Craven, Hooper, Cronenberg, Carpenter.
Ridley Scott réalise le premier "Alien" en 1978...
Les années 80 voient naître les "séries" comme "Halloween" de Carpenter (ok ok, 1978 ^^" pour le 1er), "Vendredi 13" de
Cunningham (1980), "Les griffes de la nuit" de Craven avec l'apparition du cauchemar de nos nuits, Freddy Krueger.
Mais c'est la fin des "giallo" qui auront quand même trois très bon représentant avec "Ténébres" d'Argento, "L'éventreur de New York" de Fulci et "Bloody Bird" de Soavi.
Les adaptation de Stephen King font leur apparation : "Shining", "Cujo", "Creepshow"...
Ainsi que les adaptations des romans de Clive Barker, notamment "Hellraiser".
Dans les années 90, peut être moins de profusion que dans les décennies précédentes mais quelques perles : Peter Jackson et son "Braindead" en 1992 (après "Bad taste" en 1987, on est très loin du "Seigneur des Anneaux" !), "Dellamorte Dellamore" de Soavi en 1994 d'après le roman de Tiziano Sclavi (l'auteur de la bd italienne "Dylan Dog")... mais bon, globalement, quand on aime le genre "horreur", on reste un peu sur sa faim, et ce ne sont pas les médiocrités type "Souviens toi l'été dernier" ou "Wishmaster" qui vont relever le niveau.
Heureusement en 1998 sort "Ring" (même si je ne trouve pas ça à prorprement parler "horrible", c'est classé dans le genre) et l'horreur viendra donc de l'Asie avec d'excellentes perles, notamment la série des "Whispering Corridors" mais je ne suis pas sûre que ce soit sorti en France. Et là, je remercie Internet, les sites de ventes en ligne et la mondialisation :), je ne vais pas trop m'étendre sur le sujet, sinon, j'écris un livre ;)
Nous aurons tout de même un excellent "Projet Blair Witch" (mais pas la suite pitié !) en 1999.
Et pour les années 2000 ? Eventuellement "Jeepers Creepers" qui est loin d'être mauvais, au contraire, et "28 jours plus tard" est carrément un chef d'oeuvre, merci Danny Boyle.
En 2003, la rock star Rob Zombie sort son premier film "La maison des 1000 morts" qui puise son inspiration dans les films des années 70 et n'est pas dénué d'humour. Sans être parfait, c'est un très bon film dans le genre (et de toute façon, la perfection n'existe pas :p)
En France, on voit apparaitre quelques petites perles qui n'auront pas connus la notoriété mérité : "Haute Tension" d'Alexandre Aja (qui aura fait un remake de "La colline a des yeux" mais que j'ai trouvé mauvais par contre).
Un remake de "Zombie" de Romero voit le jour en 2004 avec "l'armée des morts" de Snyder. Mais comme souvent dans les remake, c'est "mauvais", on oublie ici la satyre sociale de l'oeuvre originale pour tomber dans un film d'action gore. En plus les zombies sont particulièrement rapides et vifs alors que dans l'oeuvre originale ils étaient lent et dangereux en groupes.
Il y aura eu quelques tentatives avec "Hostel", la série des "Saw" ou encore "Cabin Fever" et "Descent", mais rien de transcendant à mon goût.
Voilà pour un historique non exhaustif, j'ai mis dans celui-ci des films que je ne qualifie pourtant pas d'horreur... mais la majorité les classe dans cette catégorie alors...
Les principaux ingrédients pour que ça "marche" ? Une bonne histoire, quelque chose d'angoissant, une situation dans laquelle on aimerait vraiment pas être et qui est "horrible", avec une mise en scène qui laisse place à l'imagination, pas forcément la peine de montrer plein de sang ou des détails de découpage... la suggestion fonctionne souvent mieux que l'image elle-même.
C'est un genre très intéressant, surtout pour les années 1960 / 1970 qui sont mes préférées surtout les gialli.
Je pourrais continuer longtemps, mais je propose plutôt d'y revenir plus tard, en deux fois : les gialli et les films asiatiques. Y'a du bon dans ces derniers, que ce soient les films Coréens, Japonais ou de Hong-Kong :)


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