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Cyclone tropical - catégorie 12

Publié le 01 octobre 2009 par Merenwen

L’appartement familial se situe en front de mer, 50 mètres environ de l’Océan Indien. Entre le bâtiment et la mer, une route à double sens et une piscine. Les infos l’ont annoncé plus tôt. Un cyclone tropical se rapproche des côtes, nous allons passés en alerte rouge. Déjà, le ciel s’est obscurci, la mer est agitée, la pluie tombe en un rideau épais. J’observe la nature en colère depuis la terrasse. Le phénomène en lui-même est impressionnant mais je ne peux pas rester sans bouger, le vent s’intensifie dangereusement. Je décide de rentrer.
Dans l’appartement, c’est l’agitation. Papa n’est pas encore revenu et il y a plusieurs panneaux à mettre pour protéger les nacots. Les jours de cyclone, je déteste l’architecte de cet appartement. Il a eu la merveilleuse idée de transformer le mur vers la terrasse en mur de nacots… Du coup, quand le cyclone devient fort, on doit poser des panneaux de bois pour les protéger, sachant que certains leviers commencent à lâcher dans le salon. La barbe…
Je vais dans ma chambre, Quentin (Tarantino) bouquine dans mon lit. Je lui demande de venir m’aider. Avec ma mère et mes soeurs, nous refermons chaque nacot et verrouillons les leviers. Je note ceux qui ferment mal. Lorsque je lève les yeux, il fait encore un peu plus sombre. Je regarde l’océan et je le vois. Un mur d’eau de 5 mètres qui fonce droit sur nous. Je crie à tout le monde de se dépêcher de fermer les nacots, je montre ceux que l’on doit tenir, au cas où ils tiendraient pas. Le raz de marée est proche, nous sommes au 3e étage donc il y a peu de chance que l’on soit vraiment touché. Ma mère est sur la terrasse, la vague s’est brisée sur le restaurant/piscine. L’eau s’infiltre sur la route et ne fait que nous éclabousser. J’appelle mon père en vitesse, pour lui dire de se mettre à l’abri. Ma mère crie quelque chose de la terrasse, après avoir fini de poser un panneau, elle rentre trempée. Elle pointe du doigt la mer.
Cette fois, le mur est bien plus haut. Même s’il ne se brisera pas sur notre immeuble, l’eau va nous secouer par la terrasse. Je me tiens contre les nacots, Quentin à côté de moi. La moitié du mur de la terrasse est protégée. On doit tenir l’autre. La tension monte, j’entends gratter contre la porte d’entrée derrière moi. Je jette un oeil et je vois des dizaines de souris se glisser sous la porte. Je lâche les nacots et ferme rapidement la porte du salon. Ma mère me regarde, perplexe et à deux doigts de paniquer. Les souris, c’est son cauchemar mais elles sont coincées avec moi. Quentin me rappelle à l’ordre et je me remets rapidement à ma place. Plus que quelques minutes…
Comme prévu, le bâtiment du restaurant fait son boulot. Je plains les propriétaires mais pas plus que ça. C’était eux ou nous. La vague a perdu de la hauteur et n’en reste pas moins puissante. Je sens le choc arriver d’en bas et des grosses gerbes d’eau voler devant nous, l’eau s’écrase sur la terrasse, contre les nacots. Nous tenons bon même si de l’eau réussi à entrer. Cela n’aura durer que quelques minutes, la mer pénètre dans la ville et balaie tout sur son passage, quand elle se retirera, nous ne n’aurons plus rien à craindre.

Avoir vécu à la Réunion m’a permis de vivre les saisons cycloniques de différentes manières. Même si j’ai raté Firinga en 1989, j’en ai connu quelques uns moins violents mais impressionnants. Nous avons essuyé plusieurs cyclones dans cet appartement, quoique jamais il n’y a eu de tsunami. Mais il est arrivé, à mon dernier cyclone, que les vagues étaient fortes qu’elles finissaient dans la piscine. J’ajouterai des photos de la vue que l’on avait de la terrasse. Et en bonus, une vidéo d’une trombe marine, filmée par mes soins.

Barachois gauche
Barachois droite


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